Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Depuis maintenant plus de dix ans, Giannis Antetokounmpo fait les beaux jours de Milwaukee et ça ne devrait pas changer de sitôt sauf séisme. Mais l’intérieur superstar a bien failli jouer dans une toute autre équipe dès le soir de sa draft… Un GM était chaud pour le sélectionner, avant que son propriétaire ne lui mette un veto clair et net.
De nos jours, impossible de ne pas parler des Bucks sans évoquer Giannis Antetokounmpo. Quoi de plus normal puisqu’en une décennie, l’intérieur grec est devenu le meilleur joueur de l’histoire de la franchise, sans contestation. Champion NBA, double MVP, Défenseur de l’Année et même MIP, la superstar a absolument tout gagné avec son équipe de toujours alors qu’il est désormais dans sa 11e saison.
Les dirigeants du Wisconsin peuvent clairement se féliciter d’avoir eu le nez fin en 2013, lorsqu’ils l’ont sélectionné en 15e position de la draft. Une cuvée devenue légendaire par la suite, mais en grande partie à cause du nombre astronomiques de busts présents dans le Top 10. Anthony Bennett, first pick cette année-là, est même considéré comme l’un des plus gros flops de tous les temps… le contraire de Giannis, en soi.
Si aujourd’hui, cela semble évident que l’intéressé aurait dû aller aux Cavaliers avec le premier choix, la vérité était toute autre à l’époque. The Alphabet sortait tout juste du championnat grec au moment de se présenter à la draft et n’avait encore que 18 ans. Il était certes un potentiel phénomène physique, mais il était encore très mince et n’avait pas beaucoup d’armes dans son répertoire technique. Un pari sur le long terme, donc.
Les Mavs à fond sur Giannis en 2013… sauf Mark Cuban
Si de nombreuses équipes ont donc fait l’impasse sur lui, certains se montraient déjà convaincus par son potentiel. Tout juste promu GM aux Raptors, Masai Ujiri avait notamment déclaré qu’il ne voyait pas beaucoup de pépites être meilleures que Giannis d’ici deux ans. À Dallas, on a également espéré pouvoir le sélectionner et on en a même eu l’occasion… sauf que Mark Cuban a tout annulé, comme il l’a avoué par la suite :
C’était moi (qui ait interdit qu’on le drafte). Donnie Nelson s’est dit : « OK, je mets mes vous-savez-quoi sur la table. » Il faisait la danse de Sam Cassell et Nick Van Exel. Et je lui ai dit : « Donnie, on a un plan. » Parce que même si le Greek Freak s’est avéré être un bon joueur, il était encore un projet à réévaluer dans trois ans, et on voulait essayer de trouver quelqu’un qui pourrait nous aider à atteindre le sommet tout de suite. Ce n’est pas ce qui s’est passé, mais c’est ce qui arrive.
Pour rappel, Donnie Nelson n’est pas n’importe qui puisqu’en compagnie de son père, le légendaire entraîneur Don Nelson, l’ancien GM des Mavericks avait notamment attiré un certain Dirk Nowitzki dans leurs filets. Il s’y connaissait donc très bien en termes de joueurs internationaux… mais le grand patron texan avait d’autres projets en tête. À la place, c’est Shane Larkin qui a débarqué sur place, sans grande réussite.
En fin de compte, les Bucks seront devenus champions avant les Mavs grâce à cette draft 2013 et la sélection de Giannis Antetokounmpo. Mark Cuban doit sûrement ruminer un peu cette erreur mais d’un autre côté, il peut aujourd’hui compter sur Luka Doncic pour mener la franchise. Ce n’est pas si mal que ça non plus.