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Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Adversaires durant huit saisons en NBA, Michael Jordan et Larry Bird ont eu le temps d’étudier leur jeu respectif. L’ancien ailier des Celtics a d’ailleurs évoqué à maintes reprises celui de son homologue, rétablissant une vérité importante selon lui.
À l’époque où l’un débarquait tout juste dans la ligue, l’autre y faisait déjà figure de tête d’affiche, et accessoirement de MVP et MVP des Finales en titre. Michael Jordan a dès lors vite compris qu’il aurait du mal à prendre d’emblée le dessus sur Larry Bird et les Celtics. C’est pourtant ce qu’il a inlassablement tenté d’accomplir lors de ses premières saisons en NBA… sans rencontrer beaucoup de succès.
Sur les 20 premiers duels entre les deux hommes, His Airness et les Bulls n’en ont ainsi remporté… que deux. Cela n’empêchait pas pour autant le jeune arrière de briller individuellement, lui qui affichait une moyenne de 33.7 points par match contre Boston sur ce même échantillon. Mais alors, qu’est-ce qui l’empêchait de matérialiser ses grosses performances en victoires ? Larry avait sa petite idée sur la question.
L’aveu cinglant de Larry Bird sur les Bulls du jeune Michael Jordan
Dans le livre When the Game Was Ours paru en 2009, Bird cite à plusieurs reprises le nom de Jordan. Notamment pour y livrer son avis sur les reproches que ce dernier pouvait subir à son arrivée en NBA :
Tôt dans sa carrière, les gens disaient que Michael n’avait pas une mentalité portée vers l’équipe. C’est parce qu’il n’avait pas d’équipe.
Critique envers le supporting cast de Jordan durant ses jeunes années, Larry Legend paraissait bien placé pour ce faire. Après tout, il a disputé une série de playoffs entière contre Chicago en 1986, soit lors de la deuxième saison de Mike dans la ligue. C’est d’ailleurs face à lui que ce dernier a signé son match record à 63 points. Un souvenir marquant sur lequel le mythique n°33 est revenu en 2011 pour Bulls.com :
Il mettait des tirs extérieurs, il pénétrait dans la raquette… On a pratiquement mis tous les joueurs de l’équipe en défense sur lui. Évidemment, lui était dans la zone. Il a maintenu les Bulls dans le match, gros panier après gros panier. On ne pouvait pas l’arrêter. On a essayé de faire en sorte de l’emmener vers l’aide défensive quand il avait le ballon, tout. Mais on avait affaire à un talent différent.
L’occasion pour la légende des C’s de réitérer ses propos concernant l’aide dont bénéficiait MJ à cette époque, qu’il considérait pratiquement inexistante :
Tôt dans sa carrière, j’ai toujours trouvé qu’il cherchait à marquer à chaque possession. Il faut dire qu’il n’avait pas le talent nécessaire autour de lui, donc il était obligé d’être le scoreur.
Pour Larry Bird, l’énorme volume de tirs pris par Michael Jordan sur ses premières années en NBA pouvait facilement s’expliquer. Selon lui, au vu du maigre talent que renfermait alors l’effectif des Bulls, mieux valait pour MJ prendre tous les tickets shoot !
