Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Personnage excessif devant l’éternel, Johnny Hallyday a passé sa vie à repousser les limites, en flirtant en permanence avec le danger. La preuve ? Même dans ses dernières années, le rocker s’est laissé aller à une soirée placée sous le signe de la drogue avec un chanteur bien connu du public. Incorrigible, et définitivement unique !
Si la fin de carrière de Johnny Hallyday n’a pas accouché d’immenses tubes, elle lui a surtout permis de se faire plaisir, notamment entouré de nouveaux compositeurs et artistes. C’est ainsi qu’en 2011, le « Taulier » a enregistré l’album « Jamais seul » avec Matthieu Chedid, qu’il estimait beaucoup. Le principal intéressé a évidemment été honoré, mais il craignait que le projet ne fonctionne pas sur le plan commercial (et il avait raison). Il expliquait ainsi au Parisien :
Quand Johnny m’a demandé, je le respectais beaucoup mais je ne pensais pas que c’était une bonne idée. J’ai même dit plusieurs fois non. Il a insisté, alors j’ai dit : « Allez, on y va, on se fait un délire. Mais sans maison de disques, pas business, avec les copains ». C’était un sublime moment.
Johnny Hallyday sous champignons avec Matthieu Chedid
Lors d’une session d’enregistrement à Los Angeles, Johnny n’a pas résisté à goûter des champignons hallucinogènes pour la première fois de sa vie. Une drogue dure et dangereuse dont il a abusé, comme l’explique « M » :
C’est vrai que le chocolat un peu magique, on en avait pris un soir avec Johnny. Il trouvait que ça ne faisait pas grand chose, donc il en a pris un peu plus que la moyenne ! Avec le temps, ça a donné une soirée très colorée. Mais très agréable, très sympa (sourire). C’est assez anecdotique dans notre histoire parce qu’on a vécu plein d’autres choses. Surtout musicales. »
Pas mécontent de l’effet procuré par sa consommation, l’interprète de « Requiem pour un fou » a raconté après-coup, dans son style caractéristique :
Je vais te dire un truc : qu’est-ce que je trouvais tout le monde gentil, après ! Et j’étais bien plus en forme que Matthieu Chedid. J’aurais pu b… un tronc d’arbre !
De son côté, Mattiheu Chedid retient surtout les liens humains qu’il a créé avec la légende. Dans les colonnes du Parisien, il expliquait chérir ce lien qui l’unissait à Johnny après cette expérience pas comme les autres :
Ça m’a vachement touché quand j’ai revu Johnny plus tard, chez lui à Los Angeles, quand il commençait à être malade. Dans son salon il y avait de grandes photos de cet enregistrement. Il avait quand même tatoué le nom de l’album sur son bras. On a vécu un truc tellement fort, c’était beaucoup plus puissant que le regard extérieur. On a écrit cet album en quinze jours, on l’a enregistré en deux semaines, c’était intense, très libre, un album un peu hippie.
Johnny Hallyday n’a que rarement refusé de plonger dans les paradis artificiels, et c’est avec joie et curiosité qu’il a accompagné Matthieu Chedid dans son délire, du haut de ses 68 ans. Comme quoi, l’artiste n’a jamais perdu son côté rock’n’roll, et cela jusqu’au bout. Et c’est aussi ce qui nourrit sa légende.