Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Passé par de nombreuses franchises depuis le début de sa carrière NBA, Derrick Rose n’a en revanche joué qu’avec une seule équipe en NCAA. Il a d’ailleurs révélé les dessous de sa signature aux Memphis Tigers, sous les ordres de John Calipari.
Bien avant d’atterrir aux Bulls, de s’ériger comme la coqueluche de leurs fans ou même d’y devenir le MVP le plus jeune de l’histoire de la NBA, il a tout d’abord fait ses armes… à Memphis. Enfant de Chicago, Derrick Rose a cependant fait escale dans le Tennessee l’espace d’une année dans le cadre de son cursus universitaire. Un cursus qui a pris fin lorsqu’il a été choisi avec le 1st pick de la Draft 2008.
Au moment de revenir sur cette période marquante de son parcours au micro de My Expert Opinion, il a tout d’abord fait preuve de nostalgie :
Je suis tombé amoureux de cette équipe. Ils m’ont accueilli comme leur petit frère. Et cette année-là, on est allé jusqu’en finale. Certes, on a perdu, mais les souvenirs que j’ai accumulés pendant cette aventure sont quelque chose d’inestimable.
La ruse de John Calipari pour attirer Derrick Rose
S’il affichait d’excellents rapports avec ses coéquipiers chez les Tigers, Rose ne pouvait pas en dire autant avec son coach, John Calipari. Il se souvient :
Je l’ai détesté pendant que j’étais là-bas. Déjà, pour me recruter, il a fait à ma mère ce que tous les coachs font. Il est venu nous voir chez nous, l’a noyée dans les paroles, lui a montré les installations et a fait croire qu’il était sympa.
Très courtois et amical auprès de sa mère, le célèbre tacticien universitaire aurait toutefois affiché un tout autre visage lorsqu’il dirigeait le talentueux meneur :
Quand j’étais sur le parquet et que je faisais une erreur, il me menaçait de me dégager de la salle. Genre, « Eh, c*nnard, si tu refais ça encore une fois, tu sors ! » Et il me remplaçait par Dre (Andre Allen, ndlr).
Un traitement qui aurait même failli pousser Pooh à réclamer son transfert et rejoindre une autre fac :
Je n’arrêtais pas d’appeler mon gars Dre en lui disant que j’allais me barrer et laisser ce c*nnard, que je ne pouvais pas le blairer. Lui me répondait de m’accrocher.
Finalement, D-Rose est parvenu à tenir le coup jusqu’à sa draft et n’en tient aujourd’hui plus rigueur à Coach Cal’. D’ailleurs, il livrait un portrait beaucoup plus flatteur de ce dernier dans son livre I Show You :
Je n’ai pas grandi autour de blancs. La première fois qu’il y en a eu un dans ma classe, c’était à l’université. Du coup, le fait qu’un gars blanc vienne chez moi, parle à ma mère et la respecte, c’était quelque chose d’énorme. Au final, il a honoré tout ce qu’il avait dit. Il a de l’intégrité. C’est quelque chose que je respecte chez lui.
S’il doit en partie son statut de 1st pick de la Draft 2008 aux Memphis Tigers, Derrick Rose n’aurait pas vécu une carrière NCAA idyllique sous leurs couleurs. La faute aux méthodes musclées de John Calipari, qu’il a semble-t-il longtemps tenu en grippe.