Sûr de ses forces et de sa capacité à mener une équipe au sommet, Michael Jordan tenait toutefois à ce que celle-ci soit suffisamment étoffée pour lui offrir un titre. Avant son 1er sacre, il a donc fait des pieds et des mains pour obtenir un ancien All-Star.
S’il représente depuis des décennies un modèle à suivre pour les jeunes basketteurs, lui aussi s’est inspiré de stars de la ligue avant d’y effectuer une entrée tonitruante. Michael Jordan possédait en effet également des idoles qui l’ont poussé à aimer le basket et sur lesquelles il a basé son jeu. Le plus connu et illustre se nomme bien évidemment David Thompson, mais n’était pas le seul à faire partie de cette catégorie.
Légende de l’université de North Carolina — ce qui a conduit MJ à s’y rendre — ainsi que des Suns, Walter Davis faisait l’admiration de His Airness. Simple rookie, ce dernier déclarait à NBC News :
Le meilleur adversaire que j’ai pu affronter ? Ce doit être Walter Davis. J’ai joué contre lui pendant l’été et c’était un joueur de basket incroyable.
La colère noire de Jordan suite au dossier Walter Davis
Au cœur de la saison 1990-91, tandis que les Bulls faisaient office de leaders de la ligue, Davis s’est subitement retrouvé sur le marché. Or, malgré l’intérêt des Bulls, c’est finalement à Portland qu’il a été tradé. De quoi faire sortir de ses gonds Jordan. John Peoples du Seattle Times rapportait :
Je n’arrive pas à comprendre. Jerry Krause (le GM de l’époque de Chicago, ndlr) va devoir s’expliquer auprès de vous, les médias. Si j’étais GM, on n’en serait pas là. On serait une meilleure équipe.
Compte tenu de la situation de son équipe au classement, Mike n’avait pourtant pas vraiment de quoi se plaindre. De plus, un supporting cast composé entre autres de Scottie Pippen et Horace Grant paraissait suffisant pour beaucoup, mais pas à ses yeux :
Dès qu’on aura fini notre road-trip et qu’on sera rentré à Chicago, j’appellerai (Jerry) Reinsdorf (le propriétaire des Bulls, ndlr). Krause a encore tout foiré. Il ne sait rien faire.
Des propos chocs tenus à l’égard de Jerry Krause et qui témoignaient de l’énorme frustration de Jordan, déterminé à évoluer aux côtés des meilleurs joueurs pour remporter son premier titre. Malheureusement pour lui, Reinsdorf a préféré prendre le parti de l’exécutif et s’est même permis de recadrer le n°23 :
Michael Jordan est sans aucun doute le plus grand joueur ayant jamais existé. Mais il n’est qu’un joueur et, très franchement, les joueurs n’y connaissent pas grand-chose en matière de coaching et en ce qui concerne la réalisation d’un deal.
Si Michael savait ce qu’on a tenté d’accomplir et toutes les complications et les problèmes sur lesquels on a buté en essayant d’obtenir Walter Davis, il ne serait probablement pas aussi frustré. Mais ce n’est pas le cas, et on ne peut pas détailler à chaque joueur tous les moves qu’on tente de réaliser. De la même façon qu’on ne peut pas en choisir un et en faire un consultant au general manager.
Convaincu que Walter Davis, bien qu’âgé de 36 ans, pouvait aider les Bulls dans leur quête de titre en 1991, Michael Jordan n’a pas du tout bien accueilli l’échec de ce dossier. Échec qui ne l’a pourtant pas empêché de devenir champion par la suite.