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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
À l’affiche du film « Sur les chemins noirs » en cette année 2023, Jean Dujardin est l’une des rares personnalités à ne pas hésiter à tenir des propos qui s’inscrivent contre l’ère du temps et la pensée dominante. Dans un entretien accordé au Figaro, il a ainsi tenu à s’alarmer de l’évolution de la société, prônant un retour à des valeurs plus saines.
Le cap de la cinquantaine désormais franchi, Jean Dujardin a donné un autre tournant à sa carrière. Oscarisé, celui qui s’est révélé dans « Un gars une fille », n’a plus rien à prouver, et il peut se permettre de choisir les films qui lui correspondent le mieux. Parmi eux ? « Sur les chemins noirs » de Denis Imbert, un long-métrage adapté du roman de Sylvain Tesson.
Personnage principal, Dujardin y campe un écrivain mondain et alcoolique qui, après une énorme frayeur, décide de traverser la France à pied pour se ressourcer. Un projet qui a rappelé à l’acteur son passé de scout, et qui lui a permis de renouer avec la nature. Car pour lui, la société française, et plus largement la société occidentale, a totalement perdu la tête.
Jean Dujardin dépité par la tournure de la société actuelle
Dans les colonnes du Figaro, à qui il a accordé une interview pour promouvoir le film, Dujardin expliquait ainsi le bien que le tournage lui avait prodigué. Car pour lui, rien ne va plus dans notre fonctionnement :
Se coucher sous la tente, entendre le « zip », se mettre dans le duvet… Il y en a qui ont besoin de beaucoup, et de choses très chères, et puis il y en a qui ont besoin de choses naturelles, essentielles.
Je pense que là, dans nos vies, on est dans une anomalie. Une anomalie de consommation, avec un rythme dingue. Je ne critique pas, puisque j’en fais partie. Mais on va évidemment beaucoup trop vite, on consomme évidemment beaucoup trop. On ne se pose pas les bonnes questions.
Fort de ce constat, l’acteur invite tous ceux qui en auraient les moyens ou l’occasion à faire comme lui, et à s’offrir une escapade de plusieurs semaines pour se couper de ce monde qui va à deux cents à l’heure. Il suggère ainsi :
En tout cas, si on a la possibilité de se barrer… Ce film c’est un peu ça. Comme dit Sylvain Tesson, c’est la porte dérobée, c’est l’escalier de service. Tu te tailles. Ce qui m’a plu, c’est qu’il n’y avait pas vraiment de scénario ou de péripéties. C’est juste des choses très sensibles, sensorielles. Des bruits de cailloux, faire du feu, manger, se réparer physiquement.
Revenir aux sources, tel est en substance le message de Jean Dujardin, qui s’inquiète des dérives de la société actuelle. Lucide, il concède faire lui-même partie de cette « anomalie », sur laquelle le tournage du film « Sur les chemins noirs » lui a permis d’ouvrir les yeux. De là à ce qu’un réel changement soit constaté, il reste une longue route à parcourir…
