Coéquipier de Dennis Rodman durant trois saisons aux Bulls, Steve Kerr a dès lors eu le temps d’en analyser les différentes facettes si singulières. Il s’est d’ailleurs épanché sur l’une d’elles, dont il garde un souvenir rempli d’incompréhension.
Avant de faire les belles heures des Warriors en tant que coach, il a dans un premier temps marqué l’histoire des Spurs et des Bulls en contribuant à la conquête de cinq titres. Autant dire que Steve Kerr en connait un rayon en matière de succès et qu’il a côtoyé du beau monde dans ses différentes carrières. Notamment du côté de Chicago, où un certain Dennis Rodman a laissé une trace indélébile dans sa mémoire.
La spécificité de Dennis Rodman qui sidère encore Steve Kerr
Bien évidemment marqué par sa collaboration parfois électrique et musclée avec Michael Jordan, Kerr garde également de bons et grands souvenirs de Rodman. Arrivé durant l’été 1995 aux Bulls, ce dernier n’a pas eu besoin de beaucoup de temps pour s’y acclimater et jouer un rôle majeur dans les excellents résultats de l’équipe. L’ancien meneur se remémore ainsi dans le Tolbert, Krueger, and Brooks Podcast :
Il a directement assimilé l’attaque en triangle. Ça lui a pris trois jours alors que certains n’y sont jamais parvenus. Il sentait vraiment bien le jeu et aurait pu inscrire tellement de points, mais il voulait juste être Dennis.
Avec une moyenne de 5.2 points par match seulement dans la franchise, Dennis ne se plaçait effectivement pas comme un gros scoreur à Chi-Town. Selon Kerr, il cultivait même cette image :
C’était très bizarre, il tirait une réelle fierté du fait de ne pas inscrire de points selon moi. Quand on jouait tous les deux à Chicago, il y avait certains matchs où il prenait un rebond offensif et où il n’avait plus qu’à inscrire un layup, mais il préférait ressortir le ballon. Je pense qu’il faisait ça en espérant qu’on raterait un autre tir et qu’il pourrait gratter un autre rebond offensif.
Un portrait qui peut paraitre caricatural pour certains, mais qui se rapproche à vrai dire grandement de la réalité. En effet, que cela soit volontaire ou non, Rodzilla était devenu maître dans l’art de cumuler les rebonds sans influer directement sur la marque de son équipe. La preuve en statistiques :
Most games with 0 points and 20 rebounds (last 40 seasons):
— StatMuse (@statmuse) July 5, 2023
7 — Dennis Rodman
3 — Everyone else combined
Top __ rebounder all-time. pic.twitter.com/JxDUULAUqt
Plus grand total de matchs avec 0 point et 20 rebonds sur les 40 dernières saisons :
7 – Dennis Rodman
3 – Tous les autres joueurs réunis
Spécimen à part entière dans l’histoire de la NBA, Dennis Rodman prenait davantage de plaisir à obtenir un rebond plutôt qu’à planter de tirs. D’après Steve Kerr, cela le poussait même à refuser de temps à autre des shoots grands ouverts !