S’il a préféré mettre un terme à sa carrière du côté de Charlotte, Tony Parker a passé l’immense majorité de sa carrière NBA aux Spurs. Son arrivée dans la franchise texane ne s’est d’ailleurs pas faite sans embuches, en témoigne une drôle d’anecdote.
Relégué sur le banc au profit de Dejounte Murray sur la fin de saison 2017-18, il aurait alors pu emprunter un rôle de mentor pour son jeune successeur, voire raccrocher à ce moment-là les sneakers. L’histoire de Tony Parker n’en aurait peut-être été que plus belle, lui qui a finalement choisi de vivre une ultime saison en NBA loin des Spurs. Cela ne l’empêche pas pour autant de rester constamment associé à la franchise.
Auteur de 17 saisons ô combien mémorables sous les couleurs de San Antonio, l’ancien meneur français ne semblait pourtant pas du tout destiné à un tel parcours sur place. En effet, à son arrivée, il n’entrait clairement pas dans les plans de Gregg Popovich, qui en dressait un portrait des plus dégrandants. De plus, la draft de joueurs étrangers se révélait bien moins courante et modernisée qu’à l’heure actuelle.
La tactique secrète des Spurs pour étudier Tony Parker
Précurseurs en matière d’ouverture vers l’international, les Spurs ont signé un véritable coup de génie en obtenant Parker avec le 28ème choix de la Draft 2001. Cette décision n’a cependant pas été simple, ne serait-ce que par les contraintes technologiques de l’époque. Dans un entretien accordé à The Athletic, Sam Presti, alors stagiaire au sein du staff de l’équipe, décrit les difficultés rencontrées durant ce processus :
Assez rapidement, on est devenu de plus en plus intrigués par Tony Parker. Le problème, c’était qu’après avoir regardé les vidéos de Tony qu’on avait à disposition, en obtenir d’autres était un véritable défi.
En effet, à cette période, les highlights des prospects ne pouvaient pas être dénichées aussi facilement qu’aujourd’hui. Heureusement, Presti a su trouver un moyen de parer à ce problème :
Quand Tony jouait encore en France, j’ai créé un marché noir pour lui en effectuant des échanges afin qu’on reçoive les vidéos de clubs français.
Alors âgé de 22 ans, Presti ne manquait visiblement déjà pas de jugeote pour mettre la main sur les meilleurs jeunes talents. Histoire d’avoir davantage de matière pour analyser TP9, il a donc dû trouver de quoi satisfaire ses interlocuteurs français :
J’envoyais toutes sortes d’équipements des Spurs et d’autres trucs — comme des porte-clés — à des clubs français en leur demandant leurs vidéos de match. Beaucoup d’entre elles étaient en noir et blanc, mais on en recevait de plus en plus au fil du temps et on en a regardé un nombre astronomique.
Dans une ère où YouTube n’existait pas encore, pas facile de se procurer des vidéos de prospects internationaux pour les franchises NBA. Tony Parker n’échappait pas à ce phénomène, mais a pu compter sur Sam Presti pour atterrir malgré tout aux Spurs !