Interprète de Pénélope dans le film culte « La Boum » en 1980, Sheila O’Connor a ensuite connu une carrière plus discrète que sa consoeur. Pire, elle a traversé des périodes particulièrement difficiles, sur lesquelles elle s’est récemment ouverte. Un récit qui fait froid dans le dos, bien loin de l’image d’insouciance que le grand public conserve de son personnage…
On aime ou non, on le trouve kitsch ou non, mais une chose est sûre : le film « La Boum » de Claude Pinoteau a marqué toute une génération, et même en plus. Premier teen movie à la française d’envergure, accompagné de l’inoubliable « Dreams are my reality » en guise de refrain, le long-métrage a signé la première apparition de Sophie Marceau au cinéma, dans le rôle de Victoire Beretton.
A ses côtés ? Sheila O’Connor, de 6 mois son aînée, qui prêtait ses traits à l’inoubliable Pénélope. Mais au sortir de film, et du deuxième opus qui a suivi en 1982, les trajectoires des deux adolescentes ont été drastiquement différentes. Tandis que l’une est devenue l’une des actrices en vogue de son temps, l’autre est retombée dans un relatif anonymat, en suivant une carrière plus modeste.
Les confidences de Sheila O’Connor sur sa vie privée
Surtout, bien au-delà de son parcours professionnel qui demeure éminemment respectable, c’est dans sa vie professionnelle que Sheila O’Connor a connu de grandes difficultés. A 20 ans à peine, elle s’occupait à temps plein de son père, très affaibli par la maladie d’Alzheimer. Au micro de TFX, elle se confiait ainsi sans détour :
J’ai été l’auxiliaire de vie de mon père. Je m’occupais de lui du matin au soir. J’ai 20 ans, je donne le bain à mon papa, je le nourris, je vous épargne les détails, je le change… C’est hyper, hyper violent. Donc, je sortais beaucoup la nuit.
Et là, j’ai eu une période assez sombre. Tout le monde croyait que je faisais la fête, mais c’était pour oublier ce qui se passait avec mon père. C’est une période où j’ai bu. La journée, j’étais auxiliaire de vie, la nuit, c’étaient les démons de minuit. Vodka, rhum, whisky, danser jusqu’à plus soif… Je ne me rendais pas compte que je sombrais dans l’alcool.
Dans ces instants délicats, la jeune femme n’a pu compter que sur elle-même ou presque. En tout cas, elle n’entretenait plus de contacts avec Sophie Marceau, avec laquelle elle confesse d’ailleurs ne pas avoir été si proche que leurs interactions à l’écran pouvaient le laisser imaginer :
Non, on était complices-collègues, mais on n’était pas si complices que ça dans la vie. Non, non ! On était complices à l’écran, voilà. Après, on ne s’est jamais mordues, hein. Je comprends que (notre duo) ait plu. Je n’imaginais pas qu’on ferait un carton. Après, je ne dis pas que je n’ai pas idéalisé le compte en banque de Sophie Marceau !
Obligée de composer avec une situation aussi triste que malheureuse dès le début de sa vie d’adulte, Sheila O’Connor s’en est remise aux excès du monde de la nuit pour tenir le coup. Une dépendance dont s’est aujourd’hui heureusement débarrassée celle qui restera pour toujours dans le coeur des Français comme la petite Pénélope.