Si la NBA est aujourd’hui l’une des ligues les plus progressistes au monde, elle n’a pas échappé aux polémiques sur fond de question raciale par le passé, y compris au début des années 2010. Alors que Jeremy Lin avait déclenché une hype énorme à New York, une superstar s’en était sauvagement prise au meneur asiatique avec des propos chocs.
Les fans NBA du début des années 2010 se rappelleront forcément de ces quelques semaines folles, du côté des Knicks. À l’origine cloué au bout du banc de la franchise, le tout jeune Jeremy Lin avait enflammé la terre entière en 2011-12 en devenant titulaire par un concours de circonstances. Résultat, plusieurs grosses prestations dont un carton légendaire à 38 points face aux Lakers notamment :
On this day in Knicks history, Jeremy Lin lit up The Garden with a thrilling 38-point performance 🎥 pic.twitter.com/qJT8s4hD9X
— NEW YORK KNICKS (@nyknicks) February 10, 2023
La punchline assassine de Floyd Mayweather sur Jeremy Lin
Non conservé par les Warriors avant d’atterrir dans la Grosse Pomme, le produit d’Harvard a ainsi lancé la « Linsanity » sur laquelle s’est basée la majorité de sa carrière par la suite. Un véritable phénomène de mode qui n’a cependant pas plu à tout le monde, à commencer par Floyd Mayweather. Le mythique boxeur n’avait pas hésité à lancer un débat sur fond de question raciale, concernant le meneur de jeu :
Jeremy Lin est un bon joueur, mais toute cette hype, c’est parce qu’il est asiatique. Les joueurs noirs font la même chose que lui et ne reçoivent pas les mêmes éloges. D’autres pays soutiennent ou encouragent leurs athlètes, et tout va bien. Dès que je soutiens des athlètes noirs américains, je suis critiqué. Je parle au nom des autres joueurs de la NBA. Ils sont programmés pour être politiquement corrects et seront pénalisés s’ils s’expriment.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la décla avait désordre à l’époque. Malheureusement, J-Lin a dû faire avec de nombreux préjugés sur ses origines tout au long de sa carrière, au même titre que les athlètes afro-américains. Des années plus tard, alors que le coronavirus venait de plonger le monde dans une pandémie, l’ancien du Madison Square Garden a toutefois lâché une puissante tirade sur le sujet :
Je veux mieux pour la prochaine génération d’athlètes américains d’origine asiatique que d’avoir à travailler si dur pour être simplement « faussement athlétique ». Être un Américain d’origine asiatique ne signifie pas que nous ne connaissons pas la pauvreté et le racisme. Le fait d’être un vétéran NBA depuis neuf ans ne me protège pas contre le fait d’être traité de « coronavirus » sur le terrain. Être un homme de foi ne signifie pas que je ne lutte pas pour la justice, pour moi et pour les autres.
Jeremy Lin n’a jamais vraiment pu justifier cette gigantesque hype par la suite, notamment aux Rockets où il a signé après sa saison 2011-12 aux Knicks. Mais ne retenir que l’aspect racial de ce phénomène ne serait que trop réducteur envers le meneur d’origine asiatique, n’en déplaise à Floyd Mayweather.