Chanteuse parmi les plus prolifiques et les plus respectées de la scène française, Véronique Sanson est également connue pour ses prises de position sur certains sujets. Récemment, elle a ainsi livré le fond de sa pensée sur ce qu’elle considère être une grosse anomalie en France. Un débat qui n’est pas près de prendre fin…
Torturée, parfois imprévisible, mais terriblement talentueuse : Véronique Sanson détient une place à part dans le paysage musical français. Et si elle est désormais plus en retrait à l’âge de 74 ans, elle continue de régaler son public de temps à autres en interprétant ses plus grands tubes – de « Besoin de personne » à « Une nuit sur son épaule », en passant par « Drôle de vie ».
Au-delà de sa musique, à laquelle elle a dévolu sa vie, la native de Boulogne-Billancourt sait aussi faire connaître ses opinions quand elle le juge nécessaire. Et tout récemment, c’est le sujet de l’euthanasie et du droit à mourir dans la dignité qui a particulièrement ému l’artiste, en lui inspirant une prise de position tranchée.
Véronique Sanson en appelle à du gros changement en France
Dans une émission sur France Bleu, elle a ainsi déclaré :
Qu’on laisse les gens faire ce qu’ils veulent d’eux-mêmes. En France, pour les gens qui vous sont chers et qu’on voit souffrir sans aucune possibilité d’amélioration, quand on sait que la personne va mourir… Je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas alléger cette agonie monstrueuse.
A qui la faute ? La chanteuse cible notamment l’Etat, Emmanuel Macron, mais également la religion, et plus spécifiquement l’Eglise.
Il faut mourir dans des souffrances abominables et les offrir au Seigneur. On ne sait pas ce qu’il en fait, d’ailleurs, de ces souffrances… « Offrez vos souffrances au Seigneur », j’ai toujours lu ça, mais qu’en fait-il ? Il s’en repaît ?
Une chose est sûre, et elle va dans le sens des propos de Véronique Sanson : le débat gagne du terrain depuis plusieurs années dans la sphère publique, tant et si bien qu’Emmanuel Macron annonçait au printemps vouloir un projet de loi pour « la fin de l’été 2023 au plus tard ». Difficile de croire que le délai sera respecté, mais en tout cas, le Président a publiquement fait savoir qu’il souhaite avancer sur le sujet.
SI la France venait à légiférer et à légaliser le droit à mourir dans la dignité, elle rejoindrait la Belgique, le Pays-Bas, le Luxembourg, ou encore l’Espagne, pionnières en la matière. La majorité de l’Europe reste toutefois fermée à cette évolution à ce stade, au grand dam de l’ADMD, l’association française référence en la matière.
Comme de nombreuses célébrités avant elle, Véronique Sanson estime que légaliser le déclenchement de la fin de vie en cas de souffrances trop atroces constituerait une décision d’humanité, sur laquelle la France doit plancher. Le gouvernement sera-t-il sensible à cet appel de l’artiste ? Rien n’est moins sûr.