Sujet encore tabou dans de nombreux sports, l’homosexualité peut malheureusement fermer de prestigieuses portes à certains athlètes. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit avec une légende de la ligue, dont la plaisanterie douteuse est très mal passée.
À l’instar de la perception du SIDA, les mentalités finiront-elles un jour par évoluer vis-à-vis de ce sujet ? Cela reste à prouver. L’homosexualité se fait en effet toujours très discrète dans le monde du sport, avec des athlètes qui redoutent encore l’accueil que recevrait leur éventuel coming-out. L’évolution de la société laisse toutefois espérer des avancées dans ce domaine, notamment sur la planète basket.
À l’instar de la star de NBL Isaac Humphries, devenu le premier joueur ouvertement gay de l’histoire de la ligue australienne, la NBA pourrait prochainement voir certains de ses membres franchir ce cap. Pour l’heure, ce phénomène se fait néanmoins attendre, ce qui peut à vrai dire se comprendre. En effet, une folle anecdote livrée par Dennis Rodman ne doit pas forcément les encourager à briser cette barrière.
Les Knicks homophobes ? La révélation lunaire de Rodman
Aperçu pour la dernière fois sur les parquets NBA en 2000, Rodman se montrait encore très dominant au rebond. Tant et si bien que New York s’est penché sur son profil au moment de se lancer à la recherche d’un big man lors de la campagne 2004-05. Auteur d’un excellent workout, The Worm se pensait même sur la voie du retour, avant de tout saborder à l’antenne de ABC. Il raconte dans son livre I Should Be Dead By Now :
Je leur ai dit que j’étais là pour faire une annonce spéciale. J’ai dit que j’étais gay. J’ai balancé ça, et on s’est tous mis à rire. « Non, non, je plaisante, je plaisante. » Une petite blague, rien de plus.
Mais si ce faux coming-out a été plutôt bien accueilli sur le plateau télé, cela n’a pas été le cas dans les bureaux des Knicks. Ce qu’a fini par découvrir Dennis à ses dépens :
Deux jours plus tard, Darren (Prince, son agent, ndlr) a reçu un coup de fil d’Isiah (Thomas, alors GM des Knicks). « J’ai directement entendu dans sa voix que quelque chose n’allait pas », se souvient Darren. Isiah était là, « On a un gros problème. » Il parait que le propriétaire des Knicks s’est pissé dessus quand il m’a entendu dire que j’étais gay sur The View, et qu’après ça, il a refusé de me recruter.
Déjà à la tête de l’état major de la franchise à l’époque, James Dolan n’aurait ainsi pas du tout apprécié cet étonnant trait d’humour de Rodman. Reste à savoir si ce sont les propos du mythique intérieur qui l’ont choqué, ou bien son simple manque de sérieux. Quoi qu’il en soit, ce drôle d’épisode a semble-t-il coûté sa place à Rodzilla, qui n’a finalement jamais ré-enfilé les sneakers par la suite.
En se déclarant faussement homosexuel à la télévision américaine, Dennis Rodman aurait donc rendu impossible son recrutement chez les Knicks. Un récit pour le moins stupéfiant, qui n’a cependant pas vraiment de quoi surprendre venant de son auteur !