Tout aussi monstrueux qu’il était sur les parquets, Shaquille O’Neal restait un personnage assez particulier à gérer. Afin d’y parvenir, les Lakers ont notamment fait revenir un ancien champion de la retraite pour qu’il lui serve de garde du corps. Et il fut grassement payé pour ça !
On peut le dire sans trop de problèmes, l’arrivée de Shaquille O’Neal en NBA a eu l’effet d’une bombe. Trop fort, trop rapide et trop dominateur sous le cercle, le Big Diesel s’est rapidement imposé comme une référence au poste de pivot en écrasant une grande majorité de la concurrence. Encore à ce jour, il est l’un des joueurs les plus inarrêtables jamais vus sur un parquet de basket-ball.
Connu pour être un grand comique qui n’hésitait que rarement à se couvrir de ridicule, le quadruple champion pouvait cependant aussi se montrer bien plus méchant. Les bagarres entre joueurs étaient monnaie courante dans les années 90 et le Hall of Famer n’a pas fait exception à ça, loin de là. Pas forcément stoppé par ses coéquipiers ou ses coachs, il pouvait se jeter tête la première dans des échauffourées :
We had to get @SnoopDogg on the call for this Shaq & Chuck fight 😅 pic.twitter.com/lPHqrWcN4B
— NBA on TNT (@NBAonTNT) December 22, 2020
John Salley, surveillant attitré de Shaquille O’Neal aux Lakers
Le problème avec un monstre pareil, c’est qu’il n’était pas facile de lui faire entendre raison ou même de le gérer. Mais le coach Phil Jackson avait tapé dans le mille à l’été 1999 en faisant sortir John Salley de sa retraite, qu’il avait connu à Chicago. Sorte de garde du corps pour Shaq, l’ancien intérieur avait été grassement payé pour ça et sa dernière campagne active fut des plus étranges, comme il l’a raconté à Byron Scott :
Mon boulot était de faire en sorte que Shaq n’ait pas d’ennuis. J’ai dit à Phil, « je jouerai un match sur cinq. » Une fois, il est venu me voir sur le banc et m’a demandé si j’étais prêt à jouer, je lui ai dis « mec, c’est un Game 4 là, il va être assis sur le banc alors qu’il touche 22 millions de dollars ? Vous me payez ses indemnités journalières. Faites-le jouer ». Je voulais rester mais Phil m’a dit que les moyens financiers n’étaient pas là. C’est là que j’ai compris que je gagnais 1.3 millions de dollars pour dire à Shaq « jeune homme, jeune homme… »
Détail intéressant ici : lorsque Salley arrive à LA, le Big Aristote n’a encore aucun trophée à son actif si ce n’est celui de Rookie de l’Année. Déjà trois fois bagué avec les Pistons puis les Bulls avant ça, le vétéran a visiblement eu du succès dans son mentorat puisque dans la foulée, le Hall of Famer deviendra MVP tandis que la franchise remportera le premier sacre de ce qui allait devenir un three-peat légendaire.
John Salley était en toute fin de carrière au moment de signer avec les Lakers et son apport sur le terrain était donc famélique. Mais son rôle était plutôt de canaliser Shaquille O’Neal en partageant son expérience avec lui, une réussite puisque le Big Diesel a mené les Pourpres et Ors au titre en 1999-00.