En principe, Stephen Curry semble être le partenaire de jeu rêvé pour quasiment tous les joueurs. Mais pour une ancienne star des parquets, la cohabitation entre lui et le Chef était tout bonnement impossible, si les Warriors espéraient connaître le succès…
Aujourd’hui, les Warriors sont synonyme de dynastie en NBA, eux qui ont gagné quatre titres au cours des huit dernières saisons. Le tout emmenés par un Stephen Curry qui dispute sa 14e saison sous le maillot californien… Pourtant, on était encore loin de deviner un tel succès pour les Dubs, à son arrivée dans la ligue. Lors de sa draft en 2009, le meneur débarquait ainsi dans une franchise qui squattait les bas-fonds de la conférence Ouest, sans grandes perspectives.
Précisons que Golden State sortait alors de l’ère « We Believe », avec notamment Baron Davis et Monta Ellis à la baguette dans le backcourt. Curry venait d’ailleurs remplacer le premier qui avait mis les voiles un an plus tôt. Quant au second, s’il était encore sur place, il a rapidement vu la sélection de Baby Face d’un mauvais oeil. Rien à voir avec la personne en soi, mais l’arrière estimait qu’il n’y avait aucune chance pour que leur duo fonctionne, comme il l’expliquait dès le Media Day en 2009 :
Monta Ellis lucide sur sa cohabitation avec Stephen Curry
C’est différent quand vous essayez de nous comparer, Stephen et moi, à l’époque où Baron Davis et moi jouions ensemble, c’est une situation différente. C’était un vétéran de neuf ans qui comprenait le jeu, qui savait comment jouer le jeu, et c’est un gars physique. Vous ne pouvez pas aligner deux petits gars sur le terrain et essayer de jouer comme ça aux postes 1 et le 2 quand vous affrontez de grands guards. Vous ne pouvez pas le faire. OK, oui, nous allons jouer vite, mais le jeu va finir par ralentir. Vous ne pouvez pas jouer comme ça.
Les propos sont très durs, mais le Mississippi Bullet n’avait pas vraiment tort. Ne mesurant qu’1m91 pour 84 kilos, il n’était pas franchement taillé pour la défense notamment et le cas du Chef était similaire. D’autant plus que ce dernier a souvent squatté l’infirmerie lors de ses premières années dans la Baie, à cause de problèmes chroniques aux chevilles. La doublette avait certes un gros potentiel offensif, mais n’apportait aucune garantie de succès collectif.
C’est d’ailleurs en sachant que cela que GS a drafté Klay Thompson en 2011, avant de signer un trade à l’impact énorme un an plus tard en envoyant Ellis à Milwaukee, en échange d’Andrew Bogut. Ces deux moves entre autres ont permis aux Californiens d’atteindre les sommets trois saisons plus tard et si c’est finalement lui qui a été sacrifié, le MIP 2007 n’a gardé aucune rancune envers son ancienne écurie. En revanche, il s’est vu conforté dans sa théorie, comme il l’a expliqué l’an dernier en interview :
J’avais raison en fin de compte. J’aurais probablement pu aborder cela un peu mieux. À cette époque, l’Ouest avait des guards assez grands et ils étaient plutôt bons. Nous avions deux petits guards de 80 kilos tout mouillés, aux postes 1 et 2 dans l’Ouest, c’était difficile. Mais ça a marché pour eux. J’ai toujours dit que ça s’est passé comme ça devait se passer.
Monta Ellis et Stephen Curry se ressemblait beaucoup (trop) sur le plan physique et malheureusement, cela impliquait pas mal d’inconvénients pour Golden State. Les Dubs ont cependant fait le bon choix en lâchant le premier plutôt que le second, étant donné qu’ils ont bâti une dynastie par la suite.