Certains joueurs reviennent de très loin et ont dû cravacher bien plus que la moyenne afin de faire carrière dans la grande ligue. C’est notamment le cas d’un gros nom des Lakers, qui a littéralement dû payer son accès à la NBA… On peut le dire, son parcours a été semé d’embûches.
Est-il l’une des pires signatures de l’intersaison 2022 ? Si on demandait leur avis aux fans des Lakers, la réponse serait clairement oui. Arrivé en septembre suite à un trade négocié avec le Jazz, Patrick Beverley est au fond du trou chez les Pourpres et Ors. Ses stats offensives sont atroces, sa défense bien en dessous des espérances et pourtant, il continue de se montrer très arrogant dans ses déclarations, ce qui ne manque pas d’énerver les supporters.
Cela étant dit, ne comptez pas sur le chien de garde pour changer son état d’esprit. Il le sait très bien, il peut s’estimer heureux d’être en NBA… car l’aventure avait très mal démarré pour lui, qui s’était présenté à la draft 2009 avant d’être sélectionné au second tour. Sauf que le Heat qui détenait ses droits avait finalement décidé de laisser tomber, poussant le meneur vers l’Europe afin de démarrer sa carrière en pro, comme il le raconte sur le podcast Cold as Balls :
Patrick Beverley, un parcours semé d’embûches
J’ai été recruté par le Miami Heat, deux mois plus tard, on m’a coupé. Logiquement, j’étais déprimé. Vous savez ce que je me suis dis ? « Ok, merde, cool. Je sais que je vais y arriver, je dois juste attendre ». Au moment où j’ai dit, « tu sais quoi, oublie ma carrière en NBA, je vais me concentrer sur ma carrière européenne. Je vais me faire une tonne de fric ici, battre tous les records. Je vais prendre cette équipe de merde dans l’Euroleague, et on va faire quelque chose de spécial ». Au moment où j’ai pensé ça, trois jours plus tard, j’ai été appelé par la NBA.
Après trois saisons du côté de l’Olympiacos et du Zénit Saint-Pétersbourg, PatBev va en effet être recruté par les Rockets en 2012, en quête d’un meneur remplaçant. Une occasion de rêve pour lui… À un détail près, la situation va se révéler compliquée pour lui sur le plan financier. N’ayant pas signé de clause lui permettant de filer en NBA quand il voulait, il s’est retrouvé à devoir payer la quasi-totalité du rachat de son propre contre en Russie :
J’ai dû payer moi-même. J’ai signé une clause d’exclusion de la NBA à l’étranger, et à l’époque, le rachat par la NBA n’était que de 250 000 dollars. J’avais 22 ans, je ne connaissais pas le côté business de la chose, alors je me suis dis qu’ils allaient payer les 1.6 million de dollars, que la NBA va s’en occuper. Mon agent m’a dit que non, ils ne pouvaient payer que 250 000 dollars. Alors je le regarde en me demandant « qui va payer les 1.4 millions restants ? », et il me dit « tu dois le faire ».
Pour un joueur comme lui qui n’avait pas encore gagné beaucoup d’argent à l’époque comparé aux standards de la ligue, il s’agissait évidemment d’une somme colossale. Heureusement pour lui, l’investissement a fini par payer puisqu’il est devenu un taulier de Houston puis des Clippers, notamment. Aujourd’hui, le guard touche pas moins de 13 millions de billets verts sur la campagne en cours, de quoi lui permettre de mener sa vie sereinement.
Patrick Beverley a dû se battre envers et contre tout, afin de se faire une place au sein de la NBA. S’il n’est pas au niveau en 2022-23, reste qu’il a désormais 11 saisons au compteur dans la grande ligue, un accomplissement dont il peut être très fier.