En NBA, comme dans le monde du sport et plus largement partout dans le monde, certains talents exceptionnels ont été gâchés par les mauvaises décisions, la criminalité et le manque de discernement. Mais parmi les innombrables exemples, rares sont ceux aussi frappants que celui du « futur Kareem Abdul-Jabbar », dont la descente aux enfers a été vertigineuse…
Au début des années 1970, alors que l’ère de Bill Russell et Wilt Chamberlain touche à sa fin, les fans et observateurs n’ont d’yeux que pour Lew Alcindor, alias Kareem Abdul-Jabbar. Mais tandis que le jeune homme fait des miracles, en route vers son hallucinante carrière, son successeur semble déjà tout trouvé : Tom Payne. Né en 1950, le pivot de 2m18 découvre le basket sur le tard, mais il y excelle.
Rapidement, le big man est convoité par de très grosses facs, et il signe finalement à Kentucky, dont il devient le premier joueur Afro-Américain. D’un tempérament volatile, exacerbé par les nombreuses insultes racistes qu’il reçoit, Payne pète plusieurs fois les plombs sur le parquet en dépit d’un réel talent. En 1971, après deux années chez les Wildcats, il choisit de faire le saut pour la NBA et se fait drafter. Sa carrière n’y durera… qu’un an.
La descente aux enfers de Tom Payne, aujourd’hui libre
Durant la campagne 1971-1972, sa première et sa dernière, le joueur des Hawks fait une entrée discrète dans la ligue, pas aidé par les fans d’Atlanta qui le huent en raison de sa couleur de peau… même lorsqu’il marque. Surtout, il accuse le coup suite au décès de sa mère, très importante pour lui. Le début de la fin, à 22 ans, déjà. En 1972, Payne est en effet envoyé en prison 5 ans après avoir été reconnu coupable de viol. Dans la foulée, pour des faits similaires, il purge une deuxième sentence, de 6 ans cette fois-ci.
Remis en liberté conditionnelle en 1983 après 11 ans à l’ombre, l’ancien pivot a alors seulement 33 ans et la vie devant lui. Il tente une carrière de boxeur en 1984 et 1985 (2 victoires, 2 défaites), puis… est de nouveau inculpé pour viol en 1986. A quelques rares exceptions, il passera les trois décennies suivantes en prison, pour un total environnant les 40 ans.
Après avoir vu sa demande de liberté conditionnelle être rejetée en 2016, Payne a finalement retrouvé la liberté en 2019. Il s’est alors dit empli de regrets, totalement réformé, et prêt à être un citoyen modèle. Lors d’une interview depuis la prison dans les années 2000, puis lors de sa libération, il s’exprimait :
Si j’avais profité des opportunités qui se sont présentées à moi à Kentucky, si j’avais su utiliser correctement l’opportunité que Dieu m’a donnée, j’aurais pu être un sénateur ou un maire. J’en suis persuadé. (…) J’ai parlé à beaucoup de détenus de mes crimes, et de la nécessité de respecter les femmes. Bien que je ne puisse pas corriger le tort que j’ai causé à mes victimes, je veux aider les jeunes à ne pas faire cette erreur.
A bientôt 73 ans, Tom Payne a payé sa dette à la société est désormais un homme libre. Rien ne fera jamais pour autant oublier ses actes inacceptables, ni l’horreur subie par ses victimes. Rien, non plus, ne lui fera oublier ce qu’il aurait pu devenir, et la vie bien différente qu’il aurait pu mener…