Être un joueur à San Antonio, cela signifie pratiquer un basket très différent du reste de la ligue, sous la houlette de Gregg Popovich. Et ça n’est pas pour tout le monde… Un ancien de la maison a notamment massacré la philosophie qui prédominait du côté de Fort Alamo, récemment.
Pendant des années, les Spurs ont fait partie du gratin de la ligue. Grâce leur Big Three Tim Duncan – Tony Parker – Manu Ginobili, ils ont gagné quatre titres entre 2003 et 2014, ce qui constitue une durée de domination assez impressionnante dans une NBA qui traverse régulièrement de nouveaux cycles. La gestion de la franchise texane a également été louée à de maintes reprises, entre des picks de draft bien sentis et des recrutements qui ont tapé dans le mille.
Aujourd’hui cependant, la donne a bien changé pour les hommes de Gregg Popovich, qui doit faire désormais sans ses anciens grands joueurs. Après avoir surpris tout le monde avec un bon début de saison, San Antonio est redescendu sur terre et squatte les bas-fonds de la conférence Ouest. Les dirigeants ont d’ailleurs senti le vent tourner depuis un moment, puisqu’ils ont lâché leurs deux meilleurs joueurs en l’espace d’un an avec DeMar DeRozan et Dejounte Murray, respectivement tradés à Chicago et Atlanta.
Pour beaucoup, le départ du second à l’été dernier constitue d’ailleurs la preuve que les Éperons font absolument tout pour obtenir Victor Wembanyama, les chances qu’ils obtiennent le first pick étant relativement élevées. D’après Stephen Jackson, Murray doit toutefois s’estimer heureux de ne plus évoluer dans son ancienne écurie. Lui-même ancien joueur là-bas, l’ailier a littéralement démonté SA récemment. Les mots sont extrêmement forts.
Stephen Jackson détruit les Spurs
Il y a des joueurs dans le Hall of Fame qui étaient dans des équipes et qui avaient besoin d’être dans des systèmes. Ils ne pouvaient pas amener une autre équipe à eux seuls en playoffs. Je n’étais pas ce genre de gars. C’est pourquoi je ne supportais pas San Antonio, je savais que je pouvais être meilleur ailleurs. Ils vous gardent et vous mettent dans des positions où ce n’est qu’à un ou deux joueurs qu’ils vont permettre d’être à leur meilleur niveau.
Dans mon cas, c’était Tony, Manu et Tim. Mais il y a eu des fois jours, Manu et Tony, j’étais bien meilleurs qu’eux certains soirs… mais dans des situations comme celle-là, nous parlons de DeRozan et Dejounte, ils ont été freinés dans leur progression. Donc, une fois que vous avez compris que d’autres équipes vous veulent, et que vous voyez que le jeu devient facile pour vous, comme avec Kawhi… Quand vous sortez de là, vous comprenez que ce n’est pas du basket pour vous. C’est comme jouer en prison.
Il est de notoriété publique que Jax ne s’entendait pas avec TP lors de sa pige dans le Texas, pas plus qu’avec Gregg Popovich d’ailleurs. Réputé pour être une sacrée tête brûlée, l’ancien scoreur fou ne collait guère à l’image de la franchise et s’il a pu gagner un titre avec elle en 2003, il semble clairement regretter amèrement cette expérience. D’un autre côté, on doute fortement qu’il manque au public local, étant donné ses propos incendiaires.
Stephen Jackson se sentait prisonnier lorsqu’il jouait pour les Spurs et paraît persuadé que DeMar DeRozan et Dejounte Murray devaient éprouver la même chose. Ce qui est sûr, c’est que le système très collectif pratiqué sur place n’a pas aidé à gonfler leurs stats. Si ça ne posait pas de problème lorsque les Éperons jouaient le titre, c’est une autre histoire aujourd’hui.