Aujourd’hui ravi de faire partie des cadres des Clippers, Nicolas Batum a en revanche vécu des périodes beaucoup plus sombres dans sa carrière NBA. Il vient d’ailleurs de revenir sur l’une d’elles, qui le voyait fondre en larmes avant chaque rencontre.
À l’aube de sa troisième saison sous les ordres de Tyronn Lue, il peut plus que jamais nourrir de gros objectifs. Dans une équipe des Clippers présentée comme l’épouvantail de la conférence Ouest par certains, Nicolas Batum aura un grand rôle à jouer pour espérer remporter le titre dans quelques mois. Une consécration qui viendrait récompenser sa ténacité dans les moments plus rudes de sa carrière, sur lesquels il s’est dernièrement confié à cœur ouvert.
La terrible peur qu’affrontait Nicolas Batum au quotidien
Récemment de passage sur le plateau de l’émission « En Aparté » de Canal+, Batman y est revenu sur le traumatisme qu’il a pu vivre en marge de sa draft, en 2008 :
Quand on m’a demandé mes antécédents familiaux juste avant la Draft, j’ai dit que mon père est décédé d’une crise cardiaque, parce que c’était un sujet un peu tabou avec ma mère. Je n’en a jamais vraiment parlé avec elle.
Au moment où mon père est décédé sur un terrain de basket, j’avais deux ans et demi. J’étais dans les tribunes avec elle, mais je ne me rappelle que de quelques flashs. Au final, je me suis retrouvé dans une situation où, à quelques jours de vivre mon rêve, on me décèle un soi-disant problème cardiaque, et où on me dit, « Soit tu es apte à jouer au basket, soit tu es apte à rentrer chez toi et à arrêter le sport. »
C’est dans ce contexte ultra-pesant que le capitaine des Bleus a appris que son paternel était en réalité mort d’une rupture d’anévrisme, et qu’il ne souffrait donc d’aucune maladie héréditaire. Une scène qui l’a logiquement marqué, mais qui ne lui a pas totalement permis de faire le deuil. Il révèle ainsi avoir craint de subir le même sort que son père suite à la naissance de ses propres enfants, au point de fondre en larmes avant les rencontres de son équipe :
Comme mon père est décédé quand j’avais deux ans et demi, jusqu’à ce que mon fils ait trois ans, j’ai vécu un petit enfer. Même pour aller jouer, c’était très dur. Quand je partais aux matchs, je pensais que je n’allais pas rentrer. Pour moi, la même chose allait m’arriver. Je disais des fois à ma femme, « Ne viens pas au match parce que j’ai pas envie de vous voir dans les tribunes. » Je faisais un mimétisme. Ça a été très dur psychologiquement.
C’était quasiment en même temps que mes années difficiles à Charlotte. Donc au final, ça, ça faisait vraiment partie de la chose en fait. Je l’avoue, avant de partir pour certains matchs, j’étais en pleurs chez moi parce que pour moi, je n’allais pas rentrer.
Pour retrouver l’ensemble de cet entretien aussi poignant que révélateur sur le parcours de l’ailier français, c’est par ici que ça se passe.
Confronté à la mort de son père à un très jeune âge, Nicolas Batum a longtemps redouté de faire vivre pareil traumatisme à ses enfants. Une frayeur qui fait heureusement partie de l’histoire ancienne désormais, ce qui lui permet d’aborder librement ses matchs.