Étant donné tous ses accomplissements sur les parquets, Stephen Curry n’a vraiment pas beaucoup de regrets à avoir vis-à-vis de son parcours NBA. Cependant, il y en a un qui le taraude toujours depuis 2014. On peut le comprendre, quand on connaît le contexte.
Quatre bagues de champion, deux MVP et deux titres de meilleur scoreur de saison régulière, un MVP des Finales ainsi que le statut de meilleur shooteur de tous les temps : Stephen Curry n’a définitivement plus rien à prouver à personne. Le meneur des Warriors s’est fait sa place parmi les plus grands joueurs de l’histoire de la balle orange et il n’est pas près d’en être délogé. Sportivement, il n’y a donc rien à dire en ce qui le concerne… mais ce n’est pas la même histoire quand on se penche sur ce qui se passe en dehors des parquets.
En effet, comme il l’a récemment révélé au magazine Rolling Stone, le Chef aurait aimé pouvoir prendre la parole plus tôt sur des sujets de société, comme le racisme par exemple. Il pense tout particulièrement à l’affaire Donald Sterling, qui avait ébranlé la ligue en 2014. L’ancien proprio des Clippers avait généré un scandale suite à des enregistrements de ses propos injurieux envers les Afro-américains. Cela avait eu lieu en pleine série de playoffs entre LA et Golden State… mais à l’époque, les Dubs n’avaient pas beaucoup réagi à tout ça :
L’affaire Donald Sterling continue de tarauder Steph Curry
Curry a discuté en privé d’une réponse unifiée des joueurs avec la star des Clippers, Chris Paul, à deux reprises, car Curry et ses coéquipiers voulaient quitter le terrain après le coup d’envoi. Mais les Warriors se sont finalement pliés au choix de protestation de leurs adversaires – les Clippers ont porté des maillots d’échauffement avec le logo à l’envers, puis les ont jetés au centre du terrain – et à la décision du commissaire de la ligue de bannir Sterling à vie.
Comme expliqué par le journaliste Matt Sullivan, l’envie de protester avec plus de ferveur était là, mais les actions n’ont pas suivi. Quelque chose qui embête encore grandement Baby Face, à ce jour :
Un de mes plus grands regrets est de ne pas avoir boycotté le match. C’était un moment à saisir au-delà de tout ce que nous aurions pu dire.
La frustration du n°30 est légitime, surtout quand on sait qu’aujourd’hui, les athlètes NBA prennent position de façon beaucoup plus tranchée sur des sujets extra-sportifs comme celui-ci. À l’époque cependant, ce n’était pas encore le cas, l’expression « Shut up and dribble » (Tais-toi et joue) résumant bien la chose. Curry en est bien conscient, mais ça ne change rien au fait que la pilule reste dure à avaler :
En tant qu’athlètes, nous sommes parfois attaqués lorsque nous ne voulons pas dire quelque chose – « J’ai besoin d’être plus éduqué », il y a toutes ces phrases que les gens utilisent. On a l’impression d’être faible, d’être en train d’éviter la situation, quelle qu’elle soit. Honnêtement, à ce moment-là, oui, j’aurais pu être beaucoup plus ferme sur un point de vue, mais je n’étais pas prêt à le faire à ce moment-là.
Stephen Curry aurait aimé en faire plus lorsque l’affaire Donald Sterling a éclaté, mais il ne faut pas oublier que le meneur n’avait alors pas le même statut que maintenant, il y a huit ans. Il n’avait même pas encore gagné son premier titre… son impact aurait été forcément moindre, mais ça ne l’empêche de regretter son manque d’action.