Rudy Gobert est décisif pour l’Équipe de France lors de ces championnats d’Europe, mais son homonyme espagnol n’est pas en reste non plus. Rudy Fernandez est toujours là, lui qui n’est plus très loin de la fin… mais son sélectionneur ne le voit pas quitter les siens de sitôt.
Si la France a désormais son Rudy national avec Gobert, elle a longtemps appris à détester ce prénom sur les parquets de la balle orange. En effet, les affrontements avec l’Espagne ont souvent donné lieu à des accrochages avec Rudy Fernandez, arrière de la Roja qui adorait provoquer les Bleus. On se souvient du coup de poing dans les parties intimes que lui avait asséné Nicolas Batum lors des JO 2012, notamment, preuve qu’il savait très bien les faire sortir de leurs gonds.
Dix ans plus tard, l’international ibérique est toujours présent au sein de la sélection, alors qu’il s’approche du crépuscule de sa carrière. Âgé de 37 ans, l’ancien Blazer ne peut évidemment plus être l’une des figures de proue de son escouade, mais il n’en donne pas moins tout pour celle-ci devant l’Eurobasket. Devenu le joueur le plus capé de l’histoire espagnole récemment (241 matchs), il avait expliqué cet attachement pour l’équipe nationale :
Rudy Fernandez brille encore à 37 ans pour l’Espagne
Porter ce maillot, pour moi, chaque été est une motivation pour me préparer à n’importe quel tournoi auquel nous participons avec l’équipe nationale. Lorsque je saute, je ne suis plus le même gars que par le passé. J’essaie donc de faire de mon mieux et de préparer mon corps pour une longue saison. La saison régulière comporte beaucoup de matchs. Après cela, je joue l’été avec l’équipe nationale. C’est beaucoup de matchs pour mon corps.
Et s’il n’est donc plus de première fraîcheur, ça n’empêche pas le joueur du Real Madrid de rester ultra-décisif à l’occasion. Cela s’est une nouvelle fois vérifié en quart de finales face à la Finlande, contre qui il a brillé en défense avec pas moins de 5 interceptions tout en ajoutant 11 points de l’autre côté du terrain. Être encore un two-way player à ce stade de sa carrière, c’est très fort ! Son entraîneur Sergio Scariolo n’a en tout cas pas tari d’éloges sur lui après le match :
Je ne pense pas qu’il va quitter l’équipe nationale après cela, car il joue son meilleur championnat. Pourquoi devrait-il abandonner ? Si vous voulez jouer la sécurité, vous pouvez dire, oui, je ne peux pas faire mieux, mais ce n’est pas Rudy. J’attends de lui, s’il est en bonne santé, qu’il continue à jouer et il en profite. Son rôle dans cette équipe est différent de tout autre rôle qu’il a eu dans une autre équipe. Et c’est agréable d’en profiter parce qu’il tente une toute nouvelle expérience.
Que puis-je vous dire ? Il est incroyable. Et puis il a son dos, son cou, son genou qui font mal, mais il n’a pas peur. Il plonge sur le ballon, il fait ces interceptions au début du troisième quart-temps comme s’il avait 18 ans. Il montre l’exemple de la meilleure façon possible. Il est un grand leader pour ses coéquipiers dans les moments difficiles. Nous l’avons probablement trop utilisé contre la Lituanie, près de 30 minutes, ce qui est fou en fait. Il est resté toute la journée suivante à se soigner. Nous espérons qu’il aura encore de l’énergie et qu’il se jettera sur le ballon au prochain match.
Proche de la retraite, Rudy Fernandez en a cependant toujours sous le capot et n’hésite pas une seconde à tout donner pour l’Espagne. Celle-ci n’est plus qu’à une marche de la finale désormais, et devra sortir l’Allemagne au tour suivant afin d’y accéder.