S’il a fini par accrocher une bague à son palmarès, Dwight Howard n’aura pas connu une carrière linéaire et de tout repos. En proie à plusieurs galères et péripéties, Superman a parfois eu du mal à gérer les difficultés qui se présentaient à lui. La preuve avec l’étrange habitude qu’il avait prise à la mi-temps des matchs qu’il jouait…
Les fans les plus novices connaissent Dwight Howard comme un vétéran aux maigres statistiques, mais il convient de ne pas s’y tromper : du haut 8 sélections All-Star, 8 sélections All-NBA, 3 titres de DPOY et tant d’autres accolades, le natif d’Atlanta détient un CV ébouriffant. Suffisant, d’ailleurs, pour que son absence du top 75 all-time révélé par la ligue récemment soit considéré comme une injustice. Et suffisant, sûrement, pour intégrer le Hall of Fame un jour.
Toutefois, le monstre entrevu à Orlando en début de carrière a (trop) vite laissé place à un pivot en quête d’identité et de repères dans une ligue mouvante. Pour Howard, les galères ont commencé lors de son trade aux Lakers pour la saison 2012-2013. Pris en grippe par Kobe Bryant, qui le jugeait trop soft, le big man n’a eu de cesse ou presque d’enchainer les galères par la suite, jusqu’à être sans contrat aujourd’hui.
A chaque mi-temps, le rituel improbable de Dwight Howard
Ciblé par le Black Mamba, par les journalistes et par plusieurs adversaires, Superman a progressivement perdu sa cape et a laissé le doute l’envahir. C’est ce qu’il confiait dans un entretien fort à Sports Illustrated en 2017 :
J’ai perdu confiance en qui j’étais en tant que joueur. J’entendais des gens dire que je devais davantage jouer comme Shaq, alors j’essaie de dominer. Mais ça ne marchait pas, parce que je suis pas aussi costaud que Shaq. Ensuite j’entendais que je souriais trop, que je devais plus faire comme Kobe. Alors j’essayais de faire une sale gueule et de jouer énervé, mais je prenais plein de fautes flagrantes et techniques.
Le journaliste auteur du papier poursuit :
Howard s’est même mis à porter un bandeau et des protège-genoux, à la manière de Wilt Chamberlain, comme pour tenter d’endosser le costume de toutes les légendes des Lakers. Il est devenu si anxieux qu’il lui arrivait souvent d’appeler ses amis à la mi-temps pour savoir ce qu’ils avaient pensé de sa performance.
Vous avez bien lu : durant le sanctuaire de la mi-temps, quand les coachs donnent leurs consignes et que les joueurs échangent entre eux sur ce qui doit être fait, Howard s’isolait afin de demander à ses amis s’il avait suffisamment bien joué. Une attitude détonnante à une époque où la prévalence des téléphones n’était pas aussi importante qu’aujourd’hui. Désormais, nombreux sont les joueurs qui consultent notamment leurs messages à la mi-temps des matchs.
En tout cas, cette anecdote illustre à quel point Howard, si dominant lors de ses premières années à Orlando, a perdu pied au point de ne plus savoir quoi faire. Si le pivot n’a jamais retrouvé sa forme d’antan, loin de là, il a au moins pu gagner un titre mérité avec les Lakers en 2020. Une consolation non-négligeable.
Dwight Howard est un grand sensible, et sa deuxième partie de carrière a été négativement impactée par ses tentatives de plaire à tout le monde, parfois au détriment de lui-même. Difficile de ne pas ressentir un sentiment de gâchis en évoquant la carrière de Superman…