Impossible de cumuler 5 titres de MVP, 11 apparitions dans une équipe All-NBA, et 12 sélections au All-Star Game sans noircir les feuilles de statistiques. Bill Russell savait y faire dans ce domaine, et notamment dans un compartiment où il surclasse la concurrence historique !
Dans l’esprit commun, il reste avant tout comme le plus grand winner de l’histoire, avec 11 bagues de champions remportées en 13 saisons seulement. Il faut dire que cette marque record de Bill Russell n’a jamais été approchée en près de 60 ans, et ne le sera très certainement jamais. Néanmoins, elle a malheureusement tendance à faire oublier les autres exploits majeurs du pivot iconique des Celtics sur les parquets.
Hormis son palmarès mythique, le « Secrétaire de la Défense » se place sûrement comme le joueur le plus dominant de l’histoire dans sa propre raquette. Du haut de son double mètre 08 — une taille rare pour l’époque en NBA, il offrait chaque soir un récital de ce côté du terrain. Son apport statistique se veut malheureusement inestimable, même si quelques recherches ont permis de prendre conscience de sa surpuissance dans l’exercice.
Bill Russell et l’art oublié du contre
De par son gabarit, Russell se montrait forcément régnant en tant que contreur. Toutefois, la ligue n’a commencé à prendre en compte cette statistique qu’à partir de la saison 1973-74, alors que la légende de Boston s’était depuis longtemps reconvertie en tant que coach. Certaines traces et notes de ses matchs ont cependant contribué à établir sa possible moyenne en carrière au block, tout simplement lunaire :
According to taped games and records, Bill Russell averaged around 8.1 blocks per game during his playing career 😲 pic.twitter.com/cwr9nkaYvm
— Celtics Nation (@CelticsNationCP) August 1, 2022
D’après des enregistrements de match et des feuilles de stats, Bill Russell tournait environ à 8.1 contres par match durant sa carrière de joueur 😲
À titre de comparaison, la meilleure campagne en matière de contres depuis la saison 1973-74 appartient à Mark Eaton, qui tournait durant son prime à 5.6 unités de moyenne. De quoi prendre conscience du pouvoir de dissuasion de Russell, face auquel seul Wilt Chamberlain pouvait rivaliser. Cela dit, là encore, l’ancienne gloire des C’s pouvait considérer dominer son plus grand rival, comme le raconte bien Bill Simmons dans son Book of Basketball :
Russell avait pour habitude d’avaler tout ce qui passait par la zone près du cercle, frustrant tous ceux qui osaient y pénétrer et affichant une capacité remarquable à maintenir en jeu ces tirs contrés. Alors que Wilt était connu pour renvoyer les shoots adverses à la manière d’un volleyeur pour un effet plus spectaculaire, Russell les contrait en direction de ses coéquipiers pour des contre-attaques immédiates.
Bien que non-officielle, la moyenne de contres en carrière de Bill Russell a de quoi laisser les experts actuels en la matière rêveurs. Bon courage à Rudy Gobert ou Myles Turner pour ne serait-ce que s’approcher de la moitié de cette marque !