Le 22 juillet 1992 restera à jamais la date du « plus grand match que j’ai jamais disputé » selon les propres mots de Michael Jordan. Alors que la célèbre Dream Team se prépare pour les Jeux Olympiques de Barcelone, l’équipe organise un scrimmage qui va marquer à jamais l’histoire. On vous raconte cette séquence complètement folle.
Inutile de vous présenter la Dream Team 1992. Cette équipe, composée de joueurs parmi les plus grands de leur sport, a marqué l’histoire du basket, en faisant rêver de nombreux fans et en popularisant la NBA à l’international, écrasant la concurrence dans une épopée folle aux JO de Barcelone. En stage à Monaco fin juillet 1992 pour préparer au mieux une compétition qu’ils sont sur le point d’éblouir de leur talent, les joueurs en profitent pour se détendre tranquillement en prenant du bon temps dans la Principauté, entre restaurants, parties de golf et sorties au casino.
Le mythique Chuck Daly décide alors de remobiliser ses troupes en organisant un match dont on parle toujours, même près de 30 ans plus tard. Et le casting est cinq étoiles. Les deux cinq majeurs sont uniquement composés de Hall of Famers. Jamais, hormis lors de All-Star Games, on avait vu une telle concentration de talent sur un terrain. Au niveau des lineups, les versions varient. ESPN avance ces deux formations :
De son côté, Michael Jordan évoque un 5 avec Pippen, Mullin, Bird et Ewing – Laettner étant disponible en 6ème homme mais jamais entré sur le terrain car pas dans son rôle.
Team Jordan contre Team Magic, c’est en tout cas l’affiche. S’il laisse le co-capitanat de Team USA à Larry Bird et Magic Johnson, la star de l’équipe reste bien Michael Jordan. Et ce match a des allures de passation de pouvoir entre Jordan et Magic. Bien qu’il respecte son cadet, le meneur des Lakers n’est pas prêt à lâcher son steak sans se battre, et aborde la partie surmotivé comme jamais.
Le match débute sur les chapeaux de roues pour Magic et son équipe qui prennent 9 points d’avance. Johnson, volubile à souhait, va alors se permettre de trash-talker Michael Jordan. Grave erreur. « Il n’en faut pas beaucoup pour chauffer Michael« , avance Chris Mullin. « Il prend cette tête, et il n’y a plus qu’à lui donner le ballon et à dégager« , renchérit Scottie Pippen. His Airness va alors devenir injouable. La machine est lancée. Jordan prend le contrôle du match et enchaîne pour coller un énorme run à Magic et sa team : 17-4 !
La partie va alors atteindre une intensité folle, les deux équipes se rendant coup pour coup. Si Magic arrive à remettre son équipe dans le match, il devra finalement rendre les armes face à un Michael Jordan sensationnel. MJ évoquera cette rencontre quelques temps plus tard avec une déclaration, elle aussi inoubliable :
Michael Jordan : C’est le plus grand match dans lequel je n’ai jamais joué. Pas de coachs, pas vraiment d’arbitres et 10 Hall of Famers sur le terrain. Ça arrive quand ça ? La manière dont on a joué, notre intensité, notre sueur, le trash-talking, et tout ce qui fait la beauté du le basket, ça a été illustré dans ce match. Si vous prenez les gens dans le Hall of Fame et que vous imaginez à quoi ressemblerait un match, c’est comme ça que le basket doit être joué.
Et comme tout bon mythe, les images de ce match se font rares, l’histoire se vivant à travers les propos des différents acteurs présents lors de ce légendaire scrimmage. Rares certes, mais pas totalement inexistantes. Car si on a longtemps entendu parler de cette histoire sans jamais qu’une seule image ne soit diffusée, un assistant de Chuck Daly avait en réalité eu la bonne idée de filmer quelques séquences du match. A consommer sans modération :
L’aspect légendaire de ce 22 juillet 1992 ne s’arrête pas au parquet, puisqu’un épisode venait clore en beauté la session. Fier d’avoir assouvi sa domination, Michael Jordan rentre dans le vestiaire après le match et se dirige directement vers Larry Bird et Magic Johnson, qui discutaient. Le GOAT les fixe, tire sur son cigare et lâche finalement :
Il y a un nouveau shérif en ville.
Magic ne peut qu’acquiescer.
Entre passation de pouvoir et basket dans sa forme suprême, ce scrimmage restera longtemps dans les mémoires de ceux qui y ont participé. De l’art, tout simplement.