Shaquille O’Neal mâche rarement ses mots, que ce soit concernant le basket-ball ou des sujets en dehors des parquets. Il avait notamment une conception bien particulière de la relation entre Noirs et Blancs, par le passé… Sauf que comme il l’a avoué, c’est loin d’être encore le cas à ce jour.
Que ce soit sur les parquets ou dans la vie de tous les jours, la société américaine reste toujours marquée par un certain fossé entre les différentes communautés ethniques; C’est particulièrement le cas entre les Blancs et la partie afro-américaine du pays, en grande partie à cause de l’esclavagisme et de la ségrégation raciale. Il suffit d’ailleurs d’observer l’opposition entre Magic Johnson et Larry Bird pour s’en rendre compte.
En effet, tandis que le premier était le nouveau symbole de la réussite des Noirs en NBA, Larry Legend était lui considéré comme le Messie par sa communauté, permettant aux Blancs de redevenir dominants dans la grande ligue. Loin d’être ennemis, les deux hommes sont cependant devenus rapidement amis. Pour autant, tous les athlètes n’ont pas forcément pensé comme eux, surtout ceux issus de milieux défavorisés.
Là encore, on peut citer une légende du jeu comme cas d’école, à savoir Shaquille O’Neal. Ayant grandi dans la pauvreté et dans un milieu majoritairement afro-américain, le quadruple champion a fini par avoir un avis très tranché sur les Blancs, pendant ses jeunes années. En cause, l’approfondissement de son éducation civique sur l’histoire de son pays, comme il a dévoilé dans son livre Shaq Talks Back :
Je n’ai jamais détesté les blancs quand j’étais jeune. Et jusqu’à ce jour, j’ai été élevé dans la croyance qu’il y a deux sortes de personnes dans ce monde : les bonnes et les mauvaises. Mais j’ai vu le film Roots plusieurs fois quand j’étais enfant, et ce film basé sur le livre d’Alex Haley sur l’esclavage dans le passé de sa famille m’a vraiment marqué.
Shaq marqué par les récits sur l’esclavagisme aux US
Sensibilisé à travers des oeuvres culturelles, le Big Diesel a donc développé des partis pris qui ont rapidement inquiété ses proches. Ces dernier sont donc fait en sorte de l’en débarrasser le plus vite possible :
Ma mère a vu comment cela m’affectait et a fini par me prendre à part un jour. « Les temps ont changé », a-t-elle dit. « Il faut prendre les gens pour ce qu’ils valent. Tous les Blancs ne sont plus comme ça ».
Heureusement, l’ancien Laker a su écouter ces propos, ce qui l’a certainement beaucoup aidé par la suite. En effet, s’il avait continué de croire que les Blancs étaient tous mauvais, on a du mal à croire qu’il aurait pu cohabiter avec des coaches de légende tels que Pat Riley ou encore Phil Jackson. C’est pourtant ce qu’il est parvenu à faire, garnissant ainsi son armoire à trophées au cours de sa longue carrière.
Shaquille a un temps eu des préjugés très négatifs sur les Blancs, mais sa mère a malheureusement fait le nécessaire pour qu’il cesse d’y croire. Sans cela, on aurait peut-être été privé de l’un des joueurs les plus dominants à avoir jamais vécu.