Icône urbaine et meilleur « petit » joueur de l’histoire pour bon nombre d’observateurs, Allen Iverson est un Hall of Famer émérite qui profite désormais de sa retraite. Mais AI est encore hanté par quelques épisodes, dont un, célébrissime, qu’il n’a pas encore digéré…
Oui, il n’a jamais gagné de bague. Oui, il aurait pu avoir une meilleure hygiène de vie. Non, il n’était pas un grand défenseur. Qu’importe : Allen Iverson est resté lui-même du début à la fin de son aventure en NBA, et s’est bâti une réputation légendaire dans le sillage de ses exploits. Personne n’a par exemple oublié ces playoffs 2001, quand le natif de Hampton en Virginie a porté un roster modeste jusqu’aux Finales NBA, se permettant de piétiner Tyronn Lue. Mais après ça, les choses se sont corsées…
En 2002, Philly n’a pas réussi à réitérer l’exploit, et la presse à commencer à en tenir Iverson pour responsable. Sous pression permanente, touché dans sa vie par le décès de son meilleur ami, « The Answer » a fini par dégoupiller lors d’une tirade mythique, lors de laquelle il a répété le mot « practice » (« entraînement, ndlr ») 22 fois en quelques minutes.
Allen Iverson agacé par l’héritage de sa tirade
Cette séquence culte est rentrée dans le folklore, et les fans la regardent généralement le sourire aux lèvres, comme s’il s’agissait d’un highlight de la carrière d’AI. Pourtant, le principal intéressé a récemment avoué à Matt Barnes et Stephen Jackson du podcast All The Smoke que tout cela pesait lourd pour lui. Son explication remet beaucoup de choses en perspective :
"Somebody will come up to me and be like, 'practice! practice!' And I'll look at them like, 'you can't be a little bit more original than that? I'm a Hall-of-Famer, all you can think about is practice?'"
— Ballislife.com (@Ballislife) May 7, 2022
Allen Iverson on #AllTheSmoke @shobasketball pic.twitter.com/0jFhnNpxEt
On s’est faits éliminer au premier tour en 2002, un an après être allés en Finales. Je devais gérer les médias de Philadelphie, qui sont violents. Mon meilleur ami venait d’être tué. J’avais plein de merdes à ce moment-là. Un journaliste n’arrêtait pas de me parler de l’entrainement, et j’ai juste craqué. Si je pouvais, j’aimerais revenir sur cette estrade et quitter la conférence de presse sans rien dire. Le mec des RP me tapait sur l’épaule en mode « allez, stop », mais j’étais genre : « Non, je ne vais nulle part ».
Le truc fou dans tout ça, c’est que tout le monde trouve que c’est marrant… sauf moi. Parfois je suis dans la rue, et quelqu’un vient me voir et me dit : « Practice ! Practice ! » Et je suis genre : « Tu peux pas être plus original ? Je suis un Hall of Famer, et tout ce à quoi tu peux penser c’est cette histoire d’entrainement mec ? »
Cette fois c’est confirmé : le souvenir est définitivement douloureux pour Iverson, pour les deux raisons qu’il a évoquées. Au delà de la période difficile vécue sur le plan personnel par le meneur à l’époque, on le sent clairement touché de voir certains fans, notamment parmi les jeunes générations, penser à cette fameuse tirade avant tout, comme s’il s’agissait du moment qui a défini sa carrière…
Si vous croisez Allen Iverson un jour, ne lui parlez surtout pas de « practice ». Remerciez-le plutôt pour ses nombreux highlights, son apport à la culture NBA et l’inspiration qu’il a entrainée chez tous les jeunes basketteurs de taille modeste. Et ce sera bien mieux ainsi.