Excellent défensivement dans la précieuse victoire du Jazz à Dallas lors du Game 1 (99-93), Rudy Gobert a en revanche été copieusement snobé en attaque. Une situation évidemment remarquée au vu des improbables chiffres, et à laquelle le Français a réagi face aux micros à l’issue de la partie.
35 minutes de jeu… et 0/1 au tir. C’est le bilan offensif totalement improbable de ce Game 1 pour Rudy Gobert, qui n’a pas manqué de volonté pour recevoir le cuir mais qui a (trop) souvent été ignoré par Donovan Mitchell et consorts. Sevré de ballon en attaque et donc de volume de tir comme personne ne l’a été dans l’histoire en playoffs avec un tel temps de jeu sur un match, le Français a tout donné en défense : 17 rebonds, 3 contres, et une présence de tous les instants.
Malgré cette prestation défensive ultra-complète, difficile de ne pas s’attarder sur toutes les fois où La Gobe a été snobé et réduit au rôle de pur rebondeur pendant que ses coéquipiers arrosaient au large – Spida, par exemple, a pris 29 tirs sur l’ensemble de la rencontre.
Rudy Gobert coupe court à la polémique et se montre exemplaire
Lors des traditionnelles conférences de presse d’après-match, la question a évidemment été mise sur le tapis lorsque Gobert s’est arrêté devant les micros. Mais plutôt que d’envoyer des tacles ou de laisser poindre un quelconque agacement, le natif de Saint-Quentin a donné ce qui semble être la réponse parfaite dans un tel contexte :
Rudy Gobert: "I do hope I get more [field goal attempts] next game, but at the same time, I thought for the most part of the game we moved the ball. We talk about sacrifice, that’s what it’s about." https://t.co/25OZr0LqHE
— Tim MacMahon (@espn_macmahon) April 16, 2022
Rudy Gobert : « J’espère que j’aurai plus de tirs au prochain match, mais en même temps, j’ai trouvé qu’on a bien bougé le ballon sur la grande partie de la rencontre. On parle toujours de sacrifice, et c’est de ça dont il s’agit ».
Justin Kubatko : « Le seul joueur lors des 60 derniers playoffs qui a enregistré plus de rebonds (que Gobert) en ne tirant qu’une fois ou moins : Dennis Rodman le 13 mai 1991 (18 rebonds, 1 tir tenté) ».
Comme bien souvent, même face aux critiques ou aux situations pas évidentes à gérer, le tricolore est irréprochable et préserve son équipe. Une attitude mature et classe, qui doit forcément être appréciée par Quin Snyder et par le front-office du Jazz.
Reste désormais à voir si le pivot de Utah sera davantage servi lors du Game 2, ou si la tendance va se confirmer. Bien évidemment, personne ne réclame un Gobert à l’usage rate d’un Joel Embiid ou d’un Karl-Anthony Towns, la panoplie offensive du Français étant nettement plus limitée et son rôle différent. Un seul tir en 35 minutes et quasiment aucune passe, en revanche, s’apparente fortement à un excès inverse.
Grand professionnel comme toujours, Rudy Gobert ne cherche absolument pas la polémique après la victoire cruciale acquise par son équipe. Le Français fait passer l’intérêt supérieur de l’équipe avant tout le reste, et c’est tout à son honneur. Espérons qu’il soit tout de même récompensé lors de la prochaine rencontre…