Les années passent, mais Isiah Thomas n’a toujours pas digéré sa rivalité avec Michael Jordan, qu’il n’hésite pas à fréquemment allumer par médias interposés. Pourtant, des propos de la légende des Bulls viennent apporter une version différente à ce beef qui s’étale sur plusieurs décennies.
A la cérémonie honorant les 75 meilleurs joueurs de l’histoire, ils se sont copieusement évités, confirmant ainsi les suspicions : entre Michael Jordan et Isiah Thomas, c’est toujours la guerre froide. Dans les faits, c’est plutôt un conflit à sens unique, dans lequel IT multiplie les piques agressives envers MJ, qui l’ignore copieusement depuis de (très) longues années.
Récemment, l’ancien meneur des Pistons n’en finit plus d’adouber LeBron James comme le meilleur joueur de l’histoire, se servant du King pour rabaisser MJ. Et lors d’un passage dans une émission, Thomas a tenu des propos forts pour s’attaquer à la legacy de Sa Majesté, quitte à s’arranger avec la réalité.
L’avis cash de Michael Jordan sur Isiah Thomas
Si Jordan a depuis longtemps choisi de faire comme si IT n’existait pas, ça n’a pas toujours été le cas. En 1992, fait rarissime, le numéro 23 des Bulls avait évoqué en détails son beef avec Thomas, qui remonte à l’année 1985. Sélectionné pour son premier All-Star Game dans l’équipe de l’Est, MJ avait été quelque peu privé de ballon par le meneur des Bad Boys. Résultat ? 49 points sur la tête des Pistons lors du match suivant opposant Chicago à Détroit.
Normalement au All-Star Game, j’étais tout sourire et je profitais à chaque fois. Mais pour ce Bulls vs Pistons, j’étais sérieux de A à Z. C’était un match de fierté. Le lendemain, tous les journaux ont titré « Jordan lâche 49 points et se venge ». Isiah a vu ça, et c’est devenu une rivalité.
J’ai toujours voulu le respecter et être gentil, mais des choses qu’il disait sur moi dans mon dos me revenaient sans cesse aux oreilles. Donc j’ai dit : « Et bien ok, je vais arrêter d’être sympa ». Rien à foutre. On n’a pas à être potes.
Nourri par ce ressenti envers Zeke, Michael Jordan a passé la fin des années 1980 à tout faire pour dominer les Pistons, et il a fini par y parvenir lors du célèbre sweep de 1991, conclu sans aucune poignée de main ni félicitations. Un an plus tard, MJ, Larry Bird et Magic Johnson ont tous mis leur véto à l’intégration d’Isiah Thomas dans la Dream Team 1992, entrainant une éternelle rancoeur chez IT.
Depuis, Thomas n’a jamais digéré d’être privé de cet honneur, tandis que Jordan est devenu le basketteur le plus populaire de tous les temps, adulé dans le monde entier. Pied-de-nez ultime du destin, His Airness est la fierté de tout Chicago, ville où… Isiah est né.
Comme il l’a fait avec Charles Barkley, coupable d’avoir critiqué sa gestion des Hornets, Michael Jordan a balayé de son cerveau le nom d’Isiah Thomas. Pour lui, il est droit dans ses bottes : c’est IT qui s’est mis à défaut dès le début. Rideau.