Être meilleur que Michael Jordan, c’est un doux rêve voire une folie pour 99.9% des joueurs professionnels. L’un d’entre eux, pourtant, est persuadé d’avoir été supérieur à His Airness pendant 3 petites semaines. C’est mieux que rien, n’est-ce pas ?
Contrairement à LeBron James, qui était attendu comme le meilleur joueur du monde dès son adolescence et qui s’était fait tatouer « Chosen One » (littéralement « L’Elu », ndlr) dans le dos, Michael Jordan a connu un parcours plus fragmenté, par paliers. Quand le jeune numéro 23 a débarqué à la fac de North Carolina en 1981, par exemple, personne ne s’attendait à ce qu’il devienne une superstar, et encore moins le GOAT !
Sur le mythique campus des Tar Heels, MJ s’est rapidement trouvé un grand frère et un modèle : James Worthy, déjà présent depuis 1979 et en route vers une carrière de Hall of Fame aux côtés de Magic Johnson, Kareem Abdul-Jabbar et consorts chez les Lakers. Bien évidemment, « Big Game James » n’a rien oublié de son passage commun avec Michael Jordan à NC… d’autant qu’il a d’abord été meilleur que lui !
James Worthy n’en démord pas : il a surpassé Michael Jordan… 3 semaines
Mon souvenir favori de lui, c’est lorsqu’il est arrivé en tant qu’étudiant de première année. Il est arrivé très confiant. Je veux dire, il n’était pas arrogant, mais il vous faisait sentir immédiatement qu’il n’avait peur de rien. Et j’ai fait cette remarque dans The Last Dance, j’ai dit que lorsqu’il est arrivé à North Carolina, j’ai été meilleur que lui deux ou trois semaines. Après ? Il s’est envolé.
Il voulait être le meilleur, et il l’était. Il s’entrainait parfois deux heures et demi sans s’arrêter. Moi j’étais claqué, je voulais juste prendre une douche et rentrer au dortoir. Et lui il m’attrapait en train de sortir du terrain et il me remettait sur le terrain, par la force, il me poussait. Il m’appelait « le jeunot ». Il me disait : « Allez le jeunot, tu vas où comme ça ? On va jouer un peu ».
J’étais genre : « Mec, je suis fatigué ! » Il me répondait : « Nan, tu as juste peur. Je vais te botter le cul ». Il disait tout le temps ce genre de trucs, avec un grand sourire sur son visage. Je crois que je l’ai battu 3 fois en 5 matchs et j’ai arrêté de jouer. C’est une fierté à ce jour, un truc que j’ai sur lui : ces 3 matchs où j’ai gagné en 1-contre-1 face à lui !
Mais il avait vraiment une capacité mentale incroyable. Que ce soit le Game 6 ou Game 7 des Finales ou une partie de cartes dans le dortoir, s’il perdait, c’était la même chose pour lui. Il était hors de lui. Et c’est exactement qui il est : peu importe le jeu ou l’enjeu, il veut gagner. Toujours, tout le temps.
Pour la petite histoire, James Worthy a retrouvé Michael Jordan une seule fois en Finales NBA par la suite, lors de l’édition 1991. Résultat ? La première bague pour MJ, et le début de sa domination sans partage sur la ligue. Heureusement, « Big Game James » n’est visiblement pas rancunier !