Voilà près de deux décennies que LeBron James est comparé, de près ou de loin, à Michael Jordan. Mais malgré la volonté permanente des fans et observateurs de les associer, les deux hommes ont de nombreuses différences – à commencer par une majeure, que Rich Paul a pointé avec amertume.
Inutile de présenter un débat qui ne l’a que trop été : chacun à son avis sur l’éternelle opposition entre Michael Jordan et LeBron James, communément considérés comme les deux plus grands joueurs de l’histoire. C’est d’ailleurs ce qui est ressorti du top 75 all-time publié tout récemment par The Athletic, qui voit le natif d’Akron s’adjuger la 2ème place… derrière His Airness.
En marge de ce classement, les journalistes du média américain ont interrogé Rich Paul, ami de longue date, boss de Klutch Sports et agent de LeBron. Pour lui, pas de doute : le chemin de son poulain vers la gloire a été plus sinueux que celui de Jordan – notamment car il a été moins accepté d’emblée selon lui.
D’après son agent, LeBron a eu davantage d’adversité que Jordan
Le chemin de LeBron était tout aussi dur, et même plus dur que celui de Michael Jordan. Pour plusieurs raisons, et l’une d’entre elles c’est que tout le monde voulait qu’il soit comme ce quelqu’un avant lui. LeBron n’était qu’un gamin, mais les gens voulaient qu’il soit comme Mike. Ils voulaient que les deux se parlent, ils voulaient qu’ils soient amis, ils voulaient que LeBron se comporte comme lui. Au début, il y avait bien plus de gens qui souriaient en coin et espéraient qu’il échoue que de gens qui le soutenaient.
Le propos de Rich Paul est intéressant, et mérite une petite analyse. Sur les galères rencontrées par LeBron à son arrivée en NBA, et la réticence de nombreux joueurs de la ligue qui pensaient la hype exagérée : rien à dire, c’est avéré. D’ailleurs, les propos des joueurs des Cavs de l’époque en marge de la Draft du King laissent tout simplement bouche bée avec du recul.
Là où le grand manitou de Klutch Sports est plus contestable, c’est lorsqu’il sous-entend que là où James a galéré, Jordan aurait eu une voie royale, beaucoup plus simple. Il convient de rappeler que MJ n’a lui non plus pas été accepté par ses pairs à son arrivée, et de manière bien plus nette. Un exemple ? Le traitement des Bad Boys, ou encore le fameux « freeze » du All-Star Game 1985, quand plusieurs stars de l’Est se sont mises d’accord pour le priver du cuir.
C’est chacun à force de travail, de persévérance mais aussi d’échecs que LeBron et His Airness ont su gravir les échelons et s’arroger le succès qui est le leur. Et en cela, ils ne doivent pas être comparés mais plutôt tous deux félicités, sans que quiconque ne cherche à évaluer une hypothétique difficulté supérieure du parcours de l’un par rapport à celui de l’autre.
Même à travers les propos de Rich Paul, LeBron James continue d’inlassablement « chasser ce fantôme », comme il l’avait dit il y a quelques années en référence à Michael Jordan. Y parviendra-t-il ? Ce qui est sûr, c’est qu’une 5ème bague aiderait sérieusement son dossier…