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Les basketteurs restent avant tout des êtres humains, et doivent parfois composer avec des pensées très inquiétantes. Michael Jordan n’a pas échappé à cela, reconnaissant il y a des années qu’il réfléchissait beaucoup à la mort et sa fin de carrière… Une simple phrase qui fait pourtant froid dans le dos.
Quand on pense à Michael Jordan, on s’imagine un véritable golgoth de la balle orange sur les parquets, pratiquement invincible. Entre ses statistiques hallucinantes et son palmarès surplombé par six bagues en autant de participations en Finales, on se dit que rien ne pouvait faire vraiment peur à un joueur aussi dominant que lui. Or, on aurait bien tort de penser de la sorte…
Il y a quelques années, en amont de son cinquantième anniversaire, l’ancien Bull avait ainsi fait un aveu assez inattendu. Interviewé par Wright Thompson, rédacteur pour ESPN, le Hall of Famer avait révélé qu’il n’avait jamais prévu de vivre aussi longtemps. Lui s’attendait à voir la fin arriver très vite, pratiquement au moment où il raccrocherait :
J’ai toujours pensé que je mourrais jeune.
Jordan préférait mourir plutôt que d’être sur le déclin
Wow, ça fait froid dans le dos dit comme ça… Peut-être His Airness a-t-il été aussi marqué par le tragique décès de son père en 1993, alors qu’il venait tout juste de signer son premier three-peat. Quoi qu’il en soit, Thompson racontait que ce discours du n°23 passait logiquement assez mal auprès de sa famille, notamment. Jordan persistait cependant là-dessus, obsédé par la perspective terrifiante d’être à son meilleur niveau vers la fin de sa carrière :
Il a gardé ce fait secret pour la plupart des gens. Une obsession fataliste ne correspondait pas à son image publique et, en fait, c’est assez étrange. Sa mère se mettait en colère contre lui quand il lui en parlait. Il ne pouvait pas s’imaginer être vieux. Il semblait trop puissant, trop jeune, et la mort était plus probable qu’un lent déclin. La mort pouvait le prendre, mais il ne lui permettrait pas de subir la perte et l’échec sans grâce du vieillissement.
Dominateur pendant des années, MJ ne supportait visiblement pas l’idée qu’il pourrait un jour être sur le déclin et que d’autres pourraient lui passer devant. Une mentalité qui n’est pas si rare chez de grands athlètes habitués à l’excellence et au succès, mais qui est rarement exprimée de façon aussi directe. Pas étonnant que son entourage ait eu autant de mal avec son discours…
C’est d’ailleurs probablement ce qui explique pourquoi il était encore aussi fort même après sa deuxième retraite, lorsqu’il a enfilé la tenue des Wizards le temps de deux saisons. 23 points de moyenne en 2001-02, encore 20 unités par match pour sa dernière campagne : le bonhomme n’a rien lâché et a continué de travailler son jeu comme un fou. Et si certains de ses coéquipiers ne voulaient plus de lui, il a au moins réussi à partir la tête haute, un accomplissement mérité pour lui.
Ultra-exigeant envers lui-même, Michael Jordan était carrément prêt à accepter la mort plutôt que de baisser en niveau de jeu. Si ça, ce n’est l’expression ultime de la compétitivité… Heureusement pour lui et la balle orange, on n’en est jamais arrivé là.
