Vainqueur de Ciryl Gane à l’UFC 270 à l’issue d’un duel maitrisé, Francis Ngannou a dû surmonter de multiples obstacles pour parvenir au succès. L’un d’eux aurait même carrément pu le faire se retirer du combat, ce qui aurait été un véritable séisme…
Francis Ngannou peut être fier de sa victoire face à Ciryl Gane. Car au delà du combat en lui-même, le Predator a dû composer avec beaucoup de problèmes extérieurs, qui auraient facilement pu le déstabiliser voire carrément le faire renoncer. Il y a tout d’abord cette bataille judiciaire, pour laquelle le Camerounais a appris qu’il allait être poursuivi par l’UFC devant un tribunal, et qui semble partie pour durer…
La blessure de Ngannou qui a failli tout faire chavirer
Et puis surtout, il y a eu les pépins de santé. 3 semaines avant le combat, Ngannou s’est en effet blessé au genou lors d’un sparring sous les yeux de son coach Eric Nicksick. Apparu dans le podcast « MMA Hour », ce dernier a raconté ce qu’il s’est exactement passé, et autant dire que le fait que Francis ait pu combattre relève du miracle.
Le gars en face de Francis l’a touché sur sa jambe d’appui, et son genou a fait un drôle de mouvement. Francis a grincé des dents, s’est tenu le genou, puis s’est relevé et a fini le round. Le lendemain on est allés à l’Institut de la Performance de l’UFC, il a passé une IRM qui a révélé une déchirure du genou, et un impact sur les ligaments. Dès que j’ai entendu ça, j’ai dit : « Bon, je ne vois pas comment tu vas pouvoir bouger… »
Moi-même, Dewey Cooper, Marquel Martin, on a tous suggéré à Francis de se retirer du combat contre Gane. On pensait que ce n’était pas la bonne décision de le maintenir. On a eu ce moment le vendredi avant de partir, et il y avait de l’émotion, je voulais qu’il comprenne. Genre : « Mec, ce n’est pas une question de nous ou d’argent. C’est ta santé, ta sécurité, le reste de ta carrière. Et étant ton coach, je me dois de te le dire, c’est mon devoir ».
« Mais si tu me dis, parce que tu connais ton corps, que tu peux te battre et que ça peut le faire, alors ok, je ne t’en parle plus une fois et on se lance à fond. Et je te soutiendrai, quoiqu’il arrive. Mais si quelque chose se passe mal, je me serais senti mal de ne rien t’avoir dit avant, donc je te le dis ». Voilà, c’était un moment marquant. Je ne dirais pas que ça l’a énervé, c’était plus un moment qui met un coup au moral.
En arrivant en Californie la semaine du combat, Ngannou est encore allé consulter un spécialiste… qui ne s’est pas montré très optimiste. Nicksick se souvient :
Il y est allé seul, et quand il est sorti je lui ai demandé ce qu’il avait dit. Il était genre : « Et bien… Euh… » Donc j’ai dit : « Ok écoute c’est bon, on sait pourquoi on est là, et si tu y crois moi j’y crois. On va le faire, c’est parti. Et c’était parti, je ne lui ai jamais demandé après ça comment allait son genou, je ne voulais pas qu’il y pense, je voulais qu’il pense juste au combat.
Franchement, c’est même lui qui m’a calmé avec son attitude et sa manière de se comporter durant tous ces jours. De ce que j’ai vu, il était en contrôle total.
Un récit saisissant de la part d’Eric Nicksick, qui illustre à merveille la solidité mentale et physique d’un Ngannou diminué, et qui a dû changer son plan d’attaque pour venir à bout de Ciryl Gane. Chapeau bas.