Être drafté en NBA est en honneur, mais il arrive parfois que des dingueries arrive. Ce fut notamment le cas dans les années 70 lorsque cohabitaient ensemble la grande ligue et l’ABA. Un Hall of Famer a ainsi été sélectionné à trois reprises !
Membre du mythique Big Three de Boston avec Larry Bird et Kevin McHale dans les années 80, Robert Parish n’a cependant pas commencé sa carrière à Bean Town. Très gros nom sur le circuit NCAA, c’est ainsi l’ABA, concurrente de la NBA qui avait jeté son dévolu sur le pivot. Il fut même drafté à deux reprises dans celle-ci alors qu’il jouait en universitaire. D’abord en 1973 (draft « circonstances spéciales) par Utah puis en 1975 par les Spurs.
Néanmoins, il a fallu attendre 1976 pour le voir passer pro, suite à la draft 1976 qui a vu Golden State le faire venir en NBA. Au total, il a donc été sélectionné à trois reprises ! Malheureusement pour lui, jouer dans la Baie ne fut pas une expérience très plaisante. Comme il l’a expliqué des années plus tard en interview, l’ambiance et la mentalité du vestiaire étaient tout sauf au point :
Robert Parish, drafté trois fois entre 1973 et 1976
J’envisageais sérieusement de faire une très courte carrière de basketteur avant de m’en aller, à cause de toutes les défaites que j’ai subies avec les Warriors et du fait qu’on m’a reproché la disparition des Warriors du haut du tableau. J’ai juste l’impression que l’équipe était un assemblage d’inadaptés et qu’il y avait trop de pensées indépendantes. Les gars pensaient à eux-mêmes plutôt qu’à l’équipe.
Champions en 1974 juste avant que Parish arrive, les Californiens ont connu par la suite une sacrée traversée du désert (une participation aux playoffs en quatre ans). Pour son plus grand bonheur, l’intérieur a cependant été délivré de ses souffrances en 1980, lorsqu’il fut envoyé à Boston. Un tournant capital dans sa carrière, qu’il voit de manière particulièrement cash avec le recul !
C’est ce qui était si gratifiant dans le fait d’être avec les Celtics, parce qu’ils ne pensaient qu’à l’équipe. Vous jouez pour le nom sur le devant du maillot, pas pour le nom sur le dos du maillot. C’était rafraîchissant pour moi, car c’est ma mentalité. Je suis passé du pénitencier au penthouse, à mon avis…
Titré à trois reprises dans le Massachusetts, Parish a en plus su s’adjuger une quatrième bague aux Bulls lors de la saison 1996-97, devenant alors le plus vieux joueur champion de l’histoire. Il détient d’ailleurs encore le record du nombre de matchs joués en carrière, avec la bagatelle de 1611 rencontres disputées en saison régulière. À l’ère du load management et du repos des athlètes, pas sûr que cette marque soit battue un jour…
L’arrivée de Robert Parish en pro fut rocambolesque, c’est le moins que l’on puisse dire. Qu’importe pour lui et les fans de Boston, qui l’ont vu former un trio de légende au sein des plus belles équipes de l’histoire !