Après avoir goûté aux playoffs, difficile de reprendre le rythme lancinant de la saison régulière. Y compris pour certains champions, qui ne veulent plus connaitre que cette sensation de consécration. Une star des Cavaliers 2016 a ainsi admis que toute l’équipe partageait cette lassitude !
Généralement, ce sont les jeunes joueurs affamés qui déplorent ce manque d’intérêt. Cela peut parfois aussi frapper des effectifs beaucoup plus expérimentés, pour qui la seule véritable quête mène au trophée Larry O’Brien. Traverser 82 matchs de saison régulière peut s’avérer particulièrement long et sans saveur pour certaines équipe, qui sortent d’une grosse campagne de playoffs. Demandez plutôt à une étoile montante de la ligue.
La plupart du temps, ce manque d’implication avant la postseason se révèle couteux, avec un certain manque de rythme ou de confiance au moment d’aborder les échéances importantes. Pour les Cavaliers, cela n’a pas tant été un problème durant la dernière décennie. Invité de Channing Frye dans le dernier épisode de Full-Bodied, Kevin Love revient sans détour sur cette période, où le titre représentait l’unique objectif de Cleveland.
On ne réalisait pas vraiment ce qu’on avait, alors que c’était tellement spécial. Genre, en y repensant, je pense que quand vous atteignez le graal et que vous êtes au sommet, vous ne voulez plus que ça. C’est comme une drogue. Vous ne voulez plus connaitre que ça, chaque saison. Donc de sortir du bourbier dans lequel on se trouvait, et finir par remporter le titre, ça a changé nos vie. C’est une expérience qui a bouleversé nos vies.
Kevin Love : « On était un soap opera »
Le bourbier, c’est une belle manière de décrire le début de saison 2015-16 vécu par les Cavs. Malgré de bons résultats, et une présence quasi-constante au sommet de la conférence Est, les divers remous au sein de la franchise ont provoqué le licenciement de David Blatt, remplacé à merveille par Tyronn Lue. La suite est connue de tous, et pousse K-Love à une description à moitié flatteuse du groupe de l’époque, mené par LeBron James.
On était et on reste comme l’équipe à la fois la plus talentueuse et la plus décevante en saison régulière de l’histoire, et de loin. On n’en avait rien à foutre jusqu’aux playoffs. Honnêtement, on était un soap opera. Il y avait tellement d’histoires… On jouait dans le chaos, mais quand arrivait le temps des playoffs, on s’amusait, et on passait les meilleurs moments. C’était la meilleure année de ma vie.
Dans un contexte houleux, et en ne respectant pas vraiment la saison régulière, les Cavaliers 2016 ont donc fini champions au nez et à la barbe d’historiques Warriors. Comme quoi, la concentration constante n’est pas forcément gage de réussite !