Aussi à l’aise dans le trash-talking que ballon en main, Larry Bird n’hésitait jamais à livrer le fond de sa pensée, quelles qu’en soient les répercussions. Dans sa biographie, la légende des Celtics a par exemple inclus quelques mots percutants… que n’appréciera pas forcément Russell Westbrook !
Pour être considéré par Michael Jordan comme l’un des trash-talkeurs les plus féroces de l’histoire, il fallait nécessairement se placer comme un expert en la matière. Insubmersible en matière de bataille verbales sur les parquets, Larry Bird a tenu en respect l’ensemble de ses pairs grâce à cet attribut. Un franc-parler qu’il a conservé tout au long de sa carrière, et qui ne se limitait pas qu’aux terrains.
Dans sa biographie Drive, parue en 1990, Larry Legend n’éludait par exemple aucun sujet, et pas même celui… du triple-double. Avec 59 matchs de la sorte réalisés en carrière, l’icône des Celtics figure encore à la 8ème place du classement historique dans le domaine, à égalité avec Nikola Jokic. Cette performance statistique n’avait donc aucun secret pour lui, en tant que joueur parmi les plus complets de tous les temps.
Le triple-double insignifiant selon Larry Bird
Pourtant, malgré sa flopée de rencontres conclues avec au moins 10 unités dans trois catégories statistiques, Bird ne voyait pas forcément cela comme un exploit. Bien au contraire, il affirmait que ce genre de prestations n’avait que peu de valeur par rapport à une victoire obtenue collectivement, et qu’elles pouvaient en réalité… facilement être réalisées s’il l’avait souhaité !
Les gens en font trop avec les triple-doubles. Si c’est ce que tout le monde attendait de moi, je pense honnêtement que j’aurait pu signer des triple-doubles sur 41 des 82 matchs de chaque saison. Je pense que si un coach avait voulu de moi que je m’assure d’avoir 10 rebonds et 10 passes dans un match, j’aurais très bien pu le faire. Ne me demandez simplement pas d’inscrire 30 points le même soir.
Tout dépend de l’adversaire et de la physionomie du match. Si d’autres gars jouent bien, vous pouviez le faire, et c’était bénéfique pour l’équipe. Si ce n’est pas le cas, qu’est-ce que ça veut dire si vous signez un triple-double et que vous vous faites battre ?
Compétiteur plutôt que stat-padder, Bird se contentait donc de remplir les cases manquantes pour sa franchise, et non pas de toutes les cocher. Une attitude différente de celle affichée plus récemment par un Russell Westbrook, parfois davantage obnubilé par ses stats que par le score. Par ailleurs, Larry fustige les triple-doubles acquis de justesse, avec à peine 10 unités dans chaque stat, via un joli clin d’œil pour son rival et ami Magic Johnson.
Et tant qu’on est sur le sujet, il y a triple-doubles et triple-doubles. Quand je vois que Magic sort un match avec 15 points, 13 rebonds et 17 passes – ça, c’est un triple-double.
Intraitable lorsqu’il s’agissait de noircir les feuilles de stats, Larry Bird n’accordait pourtant que peu d’importance aux triple-doubles. Un discours détonnant dans l’ère actuelle, où chaque perf du genre se retrouve louée, quelle que soit l’issue du match dans laquelle elle est réalisée !