Considérés par beaucoup comme la plus grande équipe de l’histoire, les Bulls 95-96 pouvaient compter sur un Michael Jordan au sommet de son art. Le numéro 23 a toutefois vécu une soirée des plus humiliantes durant cette glorieuse saison, dominé de façon écrasante par un role player !
Avec seulement 10 défaites concédées sur l’ensemble d’une saison, ils ont longtemps conservé le record historique en la matière. Forcément, les Bulls de 1995-96 ont donc obtenu via leur exceptionnelle campagne régulière, mais aussi grâce à leurs playoffs conclus avec un bilan de 16-3, le titre de meilleure équipe de l’histoire. Rares sont ainsi les équipes à pouvoir se targuer d’avoir réussi à les dominer, ne serait-ce que l’espace d’un soir.
Parmi elles, figure celle du Heat, pourtant loin de se placer comme un poids lourd de la ligue à l’époque. Au moment de recevoir Michael Jordan et ses coéquipiers, le 23 février 1996, les hommes de Pat Riley n’occupent en effet que la 9ème place de la conférence Est (26-29). Récent invité du Dan Patrick Show, Rex Chapman, arrière titulaire de la franchise à l’époque, se souvient du contexte particulier de cette rencontre.
On n’avait que huit joueurs à disposition. On venait de faire un gros trade. Je crois que Michael, Scottie, Dennis et tous ces gars sont arrivés la veille à South Beach en pensant qu’ils allaient avoir droit à une soirée tranquille. Mais comme Jimmy Lynam (ancien entraineur de Chapman aux Washington Bullets, ndlr) avait l’habitude de nous dire, « Si vous laissez un gars prendre confiance dans cette ligue, alors vous avec un problème. »
La plupart du temps, l’homme qui prenait confiance dans des matchs impliquant Chicago n’était autre que Jordan. Or, à cette occasion précise, c’est bel et bien le modeste Chapman qui a pris feu, et qui a baladé les mythiques Bulls pendant 48 minutes.
J’ai pris confiance ce soir-là, et on a eu de la chance.
Quand Rex Chapman dominait et trash-talkait Jordan
Auteur de 39 points, à 12/19 au tir et 9/10 à 3 points (!), le « Boy Wonder » s’est amusé face à MJ, dont la défense tout terrain n’aura même pas réussi à calmer son adversaire. Une domination d’autant plus marquante, qu’elle s’est retrouvée ponctuée d’un échange musclé entre les deux hommes, suite à une grosse faute commise par Chapman sur His Airness.
Rare Clips of Rex Chapman getting buckets on Michael Jordan😦 pic.twitter.com/UWLxaDpwQq
— Happy Bulls Fan🙂 (6-1) (@4fKhary) October 27, 2021
Au moment de revenir sur cette fameuse discussion houleuse, l’ancien de Miami préfère là encore calmer les ardeurs.
Vous ne pouviez pas laisser Michael dunker. C’était une sorte de règle. S’il dunkait, la foule allait s’embraser, et ses coéquipiers aussi. De préférence, il fallait faire faute sur lui quant il touchait encore le sol, pour ne pas le blesser. Il a fait un move sur la ligne de fond, je suis venu en aide et je me suis propulsé contre lui.
Je crois qu’il n’a pas vu qui l’avait percuté. Il s’est retourné pour dire quelque chose, et on s’est retrouvés nez à nez. Rien n’a vraiment été dit. Je crois que j’ai balancé quelque chose comme, « Tu sais que je ne peux pas te laisser dunker. » Mais les gens ont cru qu’on s’écharpait. Tout le monde était là, « T’as tellement trash-talké Jordan ! » Nan, jamais je n’aurais fait ça !
Quoi qu’il en soit, Chapman n’a pas pu surfer sur l’effervescence de cette folle soirée bien longtemps. Le 2 avril, Jordan s’est en effet assuré de prendre sa revanche à Miami, avec une attitude de patron dès le départ.
On les a joués quelques semaines plus tard chez nous, et encore une fois, Michael et moi étions potes. On avait le même agent. L’entre-deux est lancé, on est autour du milieu de terrain, et bam, il m’envoie un coup de coude en plein dans la poitrine. Je me suis dit, « OK, super. Allons-y. » J’étais toujours déterminé, mais je savais à ce moment précis que je n’allais pas planter 39 points à nouveau.
Pas manqué, puisqu’avec 12 petits points, Chapman n’a pas pu empêcher la lourde défaite des siens face à Mike et sa bande (92-110).
Vaincre et surplomber Michael Jordan durant sa gloire, c’était s’assurer de mettre un gros coup de boost sur soi, mais aussi de recevoir une grosse réplique du bonhomme par la suite. Demandez plutôt à Rex Chapman !