Quasiment redoutable dans tous les aspects du jeu, Michael Jordan affichait néanmoins un pourcentage plutôt médiocre à 3 points. Plus qu’une véritable incapacité à améliorer son adresse, il révélait en 1992 pourquoi il ne souhaitait tout simplement… pas briller dans le domaine.
Nombreux sont les fans et observateurs à se demander quelles seraient ses statistiques s’il évoluaient dans la ligue actuelle. Et quand certains affirment qu’il tournerait à 80 points par match, d’autres pointent les lacunes de son arsenal offensif, qui ne coïncideraient pas avec le jeu développé de nos jours. Car oui, malgré tout son talent, Michael Jordan affichait une grosse imperfection… au niveau du tir à 3 points.
Durant sa carrière, His Airness tournait ainsi à un piètre 32.7% derrière l’arc. Sa saison la plus productive dans l’exercice, à savoir la campagne 1996-97, ne le voyait par ailleurs tenter que 3.6 fois sa chance par match en moyenne. Vous l’aurez compris, le shoot de loin n’était clairement pas sa tasse de thé. Cela s’était particulièrement vérifié lors de son unique participation au 3-Point Contest, restée comme un véritable fiasco.
Michael Jordan mauvais à 3 points ? Un choix selon ses dires
Malgré tout pas maladroit avec un ballon dans les mains, il lui arrivait toutefois de flamber depuis le parking. Cela fut par exemple le cas lors du match 1 des Finales 1992, lors duquel MJ avait converti 6 de ses 10 tentatives longue distance. Interrogé sur cette performance à l’aube du Game 2, il avait préféré prévenir qu’il ne comptait pas la rééditer de sitôt.
Le tir à 3 points est quelque chose dans lequel je ne veux pas exceller, parce que ça inhibe tous les autres aspects de mon jeu. Mon jeu consiste en des feintes, des drives vers le panier, des pénétrations, des ressorties sur les shooteurs, des dunks, tout ça. Quand votre mentalité consiste à shooter des 3 points, vous ne drivez plus autant. Vous allez derrière la ligne, et vous attendez là que quelqu’un vous trouve. Ce n’est pas ma mentalité, et je ne veux pas que ce le soit, parce que ça enlèverait tous les autres aspects de mon jeu.
Désireux de conserver l’ADN qui avait fait de lui le nouveau visage de la ligue, Michael Jordan se refusait donc à perfectionner son shoot à 3pts. Un entêtement qui ne lui aura pas coûté cher par la suite, puisque 5 de ses 6 titres ont été remportés après cette déclaration. Pas sûr que ce discours serait aussi bien accepté aujourd’hui, dans une ère où l’adresse extérieure parait indispensable pour réussir.
Loin de se tourner les pouces à l’entrainement, Michael Jordan boycottait malgré tout le travail à 3 points. Un moyen pour lui de rester fidèle à lui-même, et au jeu qui l’a propulsé en haut de l’affiche.