Voilà plusieurs années que la NBA bascule vers le « load management », entendez par là la pratique de mettre des joueurs au repos au moindre petit pépin physique, voire même alors qu’ils sont en pleine santé. Une habitude qui fait fulminer une grande légende, qui s’est bâti une réputation en faisant… tout l’inverse de cette nouvelle tendance.
Si vous achetez un billet pour aller regarder votre équipe préférée, serez-vous en mesure de voir la star de l’équipe en action ? A cette question pourtant simple sur le papier, la réponse est souvent plus compliquée. Ces derniers temps, le « load management » a pris une place prépondérante en NBA, et nombreuses sont les franchises qui n’hésitent pas à mettre leurs joueurs au frais le temps d’un ou deux matchs pour les faire se reposer.
Cette pratique, désormais communément admise malgré les tentatives de sanction de la NBA, passe très mal auprès de la plupart des anciens. Il faut dire que dans les années 1980 et 1990, la mentalité était totalement inverse : plus un joueur jouait malgré la douleur ou les blessures, plus il était respecté. Une approche pas forcément intelligente sur le long terme, mais que certains voient forcément avec des lunettes roses.
Récemment, c’est John Stockton qui a choisi de livrer son avis tranché sur la question. Connu pour son ahurissante longévité, le meneur du Jazz a disputé plus de 1500 matchs de saison régulière et près de 200 matchs de playoffs. Surtout, il a bouclé 16 campagnes en jouant l’intégralité des 82 matchs – une véritable prouesse. Alors forcément, l’ancien acolyte de Karl Malone n’est pas du tout fan de l’évolution constatée :
Je pense qu’une partie cruciale du basket est votre préparation, à la fois mentale et physique. Et si vous vous reposez tout le temps, je ne crois pas que cette préparation soit mise à l’épreuve. Je n’aime ni les repos à rallonge, ni même les temps-morts à rallonge. Je n’aime pas ça. Peut-être que vous n’êtes pas aussi talentueux que l’équipe en face, mais vous pouvez travailler plus dur qu’eux, sur la durée. Et avec tout ça (le repos, les temps-morts à rallonge etc, ndlr), vous pouvez moins le faire.
Je pense que les gens qui vont à la salle paient pour voir leurs joueurs favoris, et pour avoir droit à la meilleure compétition qui peut se dérouler ce soir-là. Si vous êtes blessé, ok, alors les 11 autres joueurs prennent le relais. Mais si vous ne l’êtes pas ? Vous pouvez me parler de science, de bagues au bout, de tout ce que vous voulez : on a un devoir d’être présent et de donner notre maximum chaque soir. Et si j’ai tort, tant pis.
C’est un facteur très important à mes yeux, et la NBA doit trouver un moyen de régler le problème. Je serais furieux si je payais pour aller voir jouer un joueur en particulier, et que celui-ci ne jouait finalement pas. Je ne trouve pas ça très séduisant, et je ne pense pas que le discours « scientifique » m’aiderait.
John Stockton ne s’en cache pas : il déteste le « load management » et tout ce qui en découle. Et sans surprise, beaucoup de fans et observateurs seront sûrement d’accord avec lui…