Si l’on omet son retour aux Wizards, Michael Jordan a réussi la fin de carrière la plus parfaite qui soit pour un basketteur NBA. Un shoot pour l’éternité lors du Game 6 des Finales face à Utah. Un shoot, aussi, sur lequel MJ a lâché sa vérité.
Au fil de son illustre carrière, Michael Jordan a planté d’innombrables tirs clutchs et iconiques – plus, d’ailleurs, que n’importe qui d’autre. La postérité retient pourtant surtout celui face au Jazz un soir de juin 1998, devant pas moins de 35.9 millions de téléspectateurs (record all-time, évidemment intouchable à ce jour) :
Ce tir, MJ est allé se le chercher après avoir réussi l’interception de l’autre côté du terrain. Phil Jackson a alors choisi de ne pas prendre de temps-mort, préférant laisser son artiste dérouler. Mais que faire, si vous étiez dans les chaussures du numéro 23 ? Attirer la prise à deux pour servir un coéquipier comme lors du match du titre en 1997 ? Driver ? Shooter à mi-distance ? Il y a quelques années, His Airness a levé le voile sur le mystère avec une déclaration très intéressante :
Je n’avais aucune intention de faire la passe, sous aucun prétexte. Je me suis dit que j’avais intercepté la balle, et que l’opportunité de gagner ou perdre le match était pour moi. Honnêtement, j’aurais quand même pris ce shoot même avec 5 adversaires sur moi.
J’ai drivé, je me suis arrêté d’un coup, j’ai pu me lever et j’ai eu un jump shot facile. De manière assez ironique, j’avais d’habitude toujours un problème pour déclencher des jump shots en partant sur ma droite, parce que j’avais tendance à être trop court. Normalement, je prenais un peu une position de fadeaway. Mais ce soir-là, tous mes jumpers avaient été courts, donc je n’ai pas voulu « fader », je suis resté droit. Pensez à ça.
En pleine action, devant des millions de téléspectateurs à travers le monde et dans une salle bouillante, Michael Jordan a eu le temps de soigneusement préparer son plan entre le moment où il a piqué la balle à Karl Malone et le moment où il a passé la ligne médiane. La suite, elle, appartient désormais à la postérité.
Même une prise à trois, quatre ou cinq n’aurait pas stoppé Michael Jordan : ce tir était pour lui, quoiqu’il arrive. Vous avez dit GOATesque ?