Si la balle orange nous fait rêver la plupart du temps, elle est parfois associée à des épisodes dramatiques et consternants. Exemple avec le récit de l’ancien joueur NBA Rafer Alston, qui a vu un arbitre être tué sous ses yeux…
Rafer Alston, vous vous souvenez ? Pur produit de New York, le meneur a commencé par régaler le monde du streetball, notamment avec des mixtapes AND1. Il a ensuite été un des rarissimes joueurs de street à faire la transition en NBA, où il a livré une carrière honnête entre 1999 et 2010 (10.1 points et 4.8 passes décisives de moyenne).
Surtout connu pour ses années chez les Rockets, Alston avait clairement un don avec la balle orange, et ce dès le plus jeune âge. Lorsqu’il a intégré le collège, un prof d’EPS qui était aussi coach de l’équipe de basket l’a pris sous son aile. Son nom ? Greg Vaughan, homme respecté dans son quartier et connu pour sa bienveillance. Une erreur, malheureusement, lui a été fatale.
Dans les années 1980 et jusqu’au début des années 1990, une épidémie de crack a touché les Etats-Unis. A New York, les gangs de dealers ont ainsi pris un immense pouvoir, et ils avaient par exemple l’habitude d’organiser de grands tournois de streetball. Greg Vaughan acceptait d’être l’arbitre pour ces manifestations, et c’est là qu’il a rendu son dernier souffle comme expliqué par Alston au micro de VladTV :
Il arbitrait ces fameux tournois organisés par les dealers du quartier. Il s’est retrouvé dans une situation… Il ne s’est pas fait tirer dessus comme on pourrait le croire, ou quelque chose comme ça. Plusieurs personnes n’étaient pas d’accord avec un de ses coups de sifflet, il y a eu une altercation, et il a pris un coup de poing dans la tempe. Il est tombé, et c’en était terminé pour lui.
Un véritable crève-coeur pour Alston, alors âgé d’environ 12 ans, et qui voyait en son coach son modèle. Ce dernier l’avait pris sous son aile, subjugué par le fait que Rafer domine des garçons beaucoup plus âgés, et lui avait prédit qu’il serait le prochain à quitter le quartier et à rencontrer le succès. C’est effectivement ce qu’il a fait, mais sans que son coach ait pu le voir…
C’était le premier d’une longue liste de personnes que je connaissais qui sont mortes à cette époque. Quand je suis revenu à l’école à la rentrée, car il est mort durant les vacances d’été, il n’était plus là. C’était quelqu’un dont j’avais besoin, à qui j’allais parler quand ça n’allait pas. C’était dur.
Au pic de leurs pouvoirs, les gangs n’hésitaient pas à s’accaparer la balle orange pour de sulfureux tournois. Et comme Greg Vaughan, plusieurs l’ont payé de leur vie…