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Tandis que le monde se souvient douloureusement du 11 septembre 2001 à l’occasion des 20 ans de ce tragique événement, il est opportun d’évoquer le cas de Michael Jordan. Véritable héros dans la tempête, espoir d’une Amérique mise KO, His Airness a été grandiose cette année-là. Peut-être ce qu’il a fait de plus beau.
Le 11 septembre 2001, l’Amérique était frappée en plein coeur. 2.977 morts, plus de 6.000 blessés, un énorme traumatisme : secoués comme jamais dans leur histoire, les Etats-Unis étaient groggy, terrassés. Dans le monde du sport, un nom a alors fait office de bouée dans le naufrage : Michael Jordan. La légende des Bulls, qui signait son retour cette année-là, a été un de ceux qui ont permis à l’Oncle Sam de retrouver le sourire, la dignité, la fierté. Et de quelle manière.
D’abord, MJ a livré l’intégralité de son salaire de la saison 2001-2002 à des associations venant en aide aux victimes du 11 septembre, et notamment aux enfants ayant perdu un parent. Mais au delà de toute considération financière, c’est par sa seule présence que le Hall of Famer a redonné sens à la vie de nombreuses personnes. Ted Leonsis, propriétaire des Wizards, se souvient :
J’étais là quand Michael Jordan a décidé de revenir jouer en NBA après le 11 septembre. Il a immédiatement donné son salaire à la cause – aucun de ses homologues mieux payés ne l’a fait. J’étais là quand il a joué son premier match au Madison Square Garden pour ouvrir la saison et redonner le moral à la NBA. J’étais là la veille de ce match, quand Michael Jordan est allé à Ground Zero, près du World Trade Center. Il a respectueusement et confidentiellement rencontré les services d’urgence, leur a parlé, les a consolés, les a remerciés. Aucun média n’était autorisé.
Durant cette période, MJ a multiplié les actions dans l’ombre, pour donner le sourire aux gens touchés de près. Pour le 20ème anniversaire du drame, le journaliste Shaun Powell a publié un article bouleversant. Son frère Scott, informaticien, a perdu la vie au World Trade Center lorsque les avions se sont écrasé dans les tours. Alors quand un haut-placé de la NBA lui a demandé quoi faire pour alléger sa peine et celle de sa famille, Powell a tenté sa chance : « Vous pensez que ma famille peut rencontrer Michael Jordan ? ». La suite, le journaliste la raconte lui-même.
Le plus grand test de caractère d’une star est comment elle traite les gens qui ne sont rien pour elle. Et ça, Jordan le faisait à la perfection. Il y a trop d’histoires, la plupart méconnues, sans médias autour, de Jordan répandant le bien lorsqu’il n’avait rien à gagner lui-même des actes en question.
Ce jour-là, à la salle d’entraînement des Wizards, nous attendions que la porte s’ouvre. Ma nièce et mon neveu, à qui leur père manquait désespérément, n’avaient pas dit grand chose sur le chemin. Puis Jordan est arrivé. Il a immédiatement parlé aux enfants et les a mis à l’aise : « Salut petite », « comment ça va mon gars ? » Puis, avec un calin : « Salut la maman, ça va ? » On a bavardé, fait une photo, il a fait des « tape-là » aux enfants. Le moment a duré 7 à 10 minutes. C’est tout ce dont ma famille avait besoin.
Il y a 5 ans, je l’ai revu lors d’une discussion informelle avec des journalistes. Je ne l’avais pas vu depuis le fameux jour. Une fois sa conférence terminée, je me suis dirigé vers la porte pour partir. Il m’a stoppé : « Tout le monde va bien ? »
Présent dans le moment le plus sombre de l’histoire des Etats-Unis, Michael Jordan a contribué à faire se relever des milliers de gens effondrés par les attentats. Immense classe.
