Qui domine la NBA ? Généralement, cette question appelle une réponse qui évoque un joueur (LeBron James, Giannis Antetokounmpo, Kevin Durant…) ou une équipe (les Lakers, les Warriors, les Bucks…). Mais un journaliste prend une toute autre approche, et elle est limpide.
Ce week-end, c’est Hall of Fame en NBA. Parmi la prestigieuse classe de nouveaux amis au temple de la renommée, on retrouve ainsi Paul Pierce, Ben Wallace ou encore Chris Webber. Un autre nom, plus ancien, mérite aussi enfin sa reconnaissance : il s’agit de Toni Kukoc, qui sera intronisé dans la nuit par Michael Jordan en personne et Jerry Reinsdorf, propriétaire des Bulls.
Ce coup de projecteur sur la carrière du croate a inspiré une réflexion au célèbre journaliste Sam Smith, qui couvre les Bulls depuis des décennies. Pour lui, ce n’est en fait pas un joueur qui domine la ligue, ni même une équipe. C’est plutôt un groupe : les Européens. Il s’explique.
Quand les Bulls ont drafté Toni Kukoc avec un second tour de Draft, ça aurait dû être vu comme un coup incroyable. On parle sûrement d’un des meilleurs joueurs de l’histoire du basket européen, et quand vous regardez la NBA maintenant, qui domine ? Qui est le champion ? Un Grec. Qui est le MVP ? Un gars d’Europe de l’Est. Qui est le joueur le plus fun à regarder ? Luka Doncic, Europe de l’Est aussi.
Globalement, la NBA est dominée, en gros, par les Européens. Si Toni était allée dans n’importe quelle autre équipe que les Bulls, il y aurait été le franchise player. Il aurait été ce qu’est Luka Doncic maintenant. Virtuellement un candidat au MVP.
Dans son argumentaire, Smith oublie même Rudy Gobert, désormais All-Star et multiple vainqueur du Defensive Player of The Year. Il est vrai qu’entre le Français, Giannis Antetokounmpo, Nikola Jokic, Luka Doncic et compagnie, les Européens sont fièrement représentés en NBA. De là à avoir pris le pouvoir ? C’est peut-être un peu trop s’avancer à ce stade.
Kukoc était en tout cas clairement un des pionniers en la matière, à une époque où il fallait se battre pour surmonter les préjugés et se faire son trou au milieu d’Américains qui estimaient que eux – et eux seuls – étaient la crème du basket mondial. Et ça, le Croate l’a parfaitement réussi.
Toni Kukoc récompensé, c’est l’occasion d’un coup de projecteur sur les Européens en NBA. Et c’est vrai que quand on analyse les récompenses individuelles des derniers mois, les pensionnaires du Vieux Continent font du très lourd au pays de l’Oncle Sam.