Plus grande équipe de l’histoire pour nombre d’observateurs, les Bulls de 1996 laissent pourtant un léger goût amer à Dennis Rodman. En cause ? Une décision de la ligue qui n’a pas du tout plu au fantasque rebondeur… même si elle a avantagé son équipe.
Ce que l’histoire moderne retient, c’est que les Bulls de la saison 1995-1996 ont roulé sur la concurrence, signant la meilleure saison régulière de l’histoire de la NBA jusqu’alors avec 72 victoires. On tend à oublier, en revanche, que ce record a pu être facilité par l’expansion de la ligue juste avant le début de saison, avec la création des Toronto Raptors et des Vancouver Grizzlies.
Pour garnir les rosters, une Draft a été organisée, et a ainsi dilué le talent dans plus d’équipes, rendant le niveau homogène moins costaud. Michael Jordan et sa troupe ont bénéficié de cet état de fait dans leur route vers le record, ce qui n’a pas plu à… Dennis Rodman !
Toujours en recherche de compétition et de challenge, l’intérieur des Bulls a, comble de l’ironie, trouvé la saison régulière un peu trop plate et facile à son goût. En milieu d’exercice, il avait ainsi livré le fond de sa pensée :
Le niveau de talent dans la ligue n’a plus rien à voir avec ce qu’il était il y a 8 ans, et bien évidemment c’est causé par l’expansion.
Un avis partagé par Jerry Sloan, le mythique coach du Jazz :
Quand vous regardez la NBA dans sa globalité, le talent est dilué. Maintenant, vous pouvez vous en sortir avec 3 ou 4 très bons joueurs pour viser le titre, alors qu’avant il en fallait 4 ou 5, avec de bons joueurs autour d’eux.
Dans les années 80, effectivement, les choses étaient comme décrites par Sloan. On pense par exemple par exemple aux Lakers (Magic, Kareem, Scott, Worthy, Cooper), aux Celtics (Bird, McHale, Parish, Johnson, Walton) ou encore aux Pistons (Thomas, Dumars, Rodman, Dantley). Par la suite, dans les 90s, plusieurs équipes ont frôlé le titre avec beaucoup moins de joueurs classifiés comme « très bons ».
La déclaration de Rodman pourrait presque passer comme celle d’un joueur arrogant, qui méprise la concurrence. Elle témoigne en fait de sa compétitivité, et traduit surtout une réalité : rien ne dit que les Bulls auraient atteint les fameuses 72 victoires sans l’expansion. Cela dit, rien ne prouve l’inverse non plus…
La saison 1995-1996 ? Trop facile pour Dennis Rodman, qui aurait préféré une ligue plus restreinte et plus compétitive. C’est donc ça, la domination.