Il arrive que certains trades relancent la carrière d’un joueur, mais aussi qu’ils en brisent plus d’un… C’est notamment le cas d’un ancien All-Star, qui a raconté son passage cauchemardesque aux Kings. Les propos sont à glacer le sang.
Difficile de trouver trio plus culte que le Run TMC des Warriors. Avec Chris Mullin et Tim Hardaway, Mitch Richmond va former un trident inoffensif inarrêtable, cartonnant les défenses soir après soir entre 1989 et 1991. Si les résultats collectifs ne sont pas au bout, les fans de la Baie voient leur arrière se faire peu à peu un nom dans la ligue. De quoi prédire une grande carrière…
Néanmoins, tout bascule pour lui en 1991-92, lorsque les Californiens décident de l’échanger. En quête d’un intérieur plus costaud, GS va l’envoyer à Sacramento contre Billy Owens. Interviewé dans le Habershow il y a quelque temps, The Rock avait raconté les moments juste après l’annonce du deal :
Je suis allé voir le GM Don Nelson et je lui ai dit : « Je sais que vous m’avez tradé. Dites-moi juste que ce n’est pas aux Sacramento Kings' » Il m’a répondu que si. Je l’ai remercié, je me suis retourné et ça a été l’un des pires jours de ma vie.
Alors âgé de 26 ans, le joueur passe d’une équipe à la hype monstrueuse à un cancre de la ligue, qui n’a plus atteint les 30 victoires depuis 1985-86. Un énorme coup dur pour celui qui compte alors parmi les meilleurs de la ligue à son poste, à la fois solide défenseur et excellent attaquant. Pas étonnant qu’il l’ait mal pris…
Et le pire est encore à venir… En effet, le nouveau n°2 des Kings va avoir le droit à un accueil pour le moins désastreux dans le vestiaire. Il se rend rapidement compte que ses nouveaux partenaires n’ont pas plus envie d’être là que lui… En témoigne cette phrase d’une violence inouïe :
C’était incroyable. J’entre, et la première chose que j’entends de la part d’un des joueurs, c’est : « Bienvenue en enfer. » Et je me suis dit, « Oh m*rde. » Alors, je m’assois. Je suis juste assis là. Spud Webb vient alors me voir et me dit, « Mec, je ne souhaite ça à personne. Mais je suis content que tu sois là avec moi. »
Sympa, l’ambiance… La première année restera d’ailleurs comme la pire de toute pour Mitch, même s’il deviendra All-Star par la suite à Sac-Town. La franchise enchaîne les défaites (29-53) et va même le gratifier d’un match cauchemardesque peu après sa signature. Pas encore autorisé à jouer, il va voir ses coéquipiers se faire démonter de 61 points par les… Warriors. De quoi le faire complètement craquer :
J’ai commencé à pleurer en me disant qu’il n’y avait pas moyen que je sois ici. J’ai appelé mon agent. Je ne connaissais pas les règles de la ligue. Je lui ai dit : « Est-ce qu’il y a un moyen pour que j’annonce ma retraite et que j’aille en fait jouer ailleurs ? » Et il m’a dit que ça ne marchait pas comme ça…
J’ai décidé que cette saison-là je ne me coifferais pas. Je ne ferais rien. On s’entraînait 30 minutes à l’entraînement cette saison-là. Et on était nuls. Vraiment nuls. Pendant ce temps, les journaux ne parlaient que des Warriors. J’ai pleuré toute l’année. C’était dur, vraiment dur.
Voilà qui ne va pas améliorer l’image des Kings… Le témoignage de Mitch Richmond est toujours aussi douloureux à écouter, aujourd’hui. Clairement, il n’en a gardé aucun bon souvenir…