Avant de rejoindre les États-Unis, et d’y remporter de multiples titres en NBA, Giannis Antetokounmpo a vécu un parcours semé d’embuches sur sa terre natale grecque. De par ses origines nigérianes, il a entre autre subi la menace de groupes racistes durant sa jeunesse.
Je représente mes deux pays, le Nigeria et la Grèce. J’espère que je donne aux gens autour du monde de l’espoir, en montrant que ça peut être fait. Vous savez, ma mère vendait des trucs dans la rue, et maintenant, je suis sur le toit du monde.
Encore marqué par l’émotion après son sacre en tant que champion et MVP des Finales, Giannis Antetokounmpo n’en a pas oublié de rappeler les dessous de son aventure jusqu’à ce couronnement.
Son histoire sur les terrains vaut évidemment le détour, elle qui l’a vu commencer le basket à 14 ans. Mais son périple extra-sportif vaut d’autant plus le coup d’œil. Élevé dans la pauvreté, le Greek Freak a poursuivi cette carrière ballon en main pour tenter d’extraire sa famille de sa situation. Il y est finalement parvenu avec brio, intégrant par exemple un casting de 3 joueurs all-time avec ses diverses récompenses.
Dans un long papier publié dans les colonnes du New York Times, le journaliste Peter S. Goodman s’est notamment penché sur cette enfance mouvementée et ô combien délicate. À l’aide de nombreux témoignages, le journaliste est parvenu à retirer plusieurs anecdotes de son enquête. L’une d’elles rapporte notamment la frayeur qu’il pouvait ressentir une fois la nuit tombée, qui l’a parfois poussé à passer des nuits loin de son domicile.
Antetokounmpo restait souvent dans le gymnase, à s’entrainer jusqu’à près de minuit, et dormait là, sur un tapis d’exercice dans la salle de muscu, par peur de rentrer dans la pénombre. Des fascistes et des néo-Nazis affiliés au parti politique de l’Aube dorée rôdaient dans son voisinage, à menacer des immigrants.
À l’instar de nombreux pays européens, le racisme gangrène encore et toujours la Grèce. En 2012, soit un an avant que Giannis ne traverse l’Atlantique pour y faire sa renommée, le pays voyait par exemple l’arrivée de 18 députés de tendance néo-nazie au Parlement. Dès lors, il n’était pas si étonnant que le double MVP ait affaire à des groupes de la sorte dans les rues d’Athènes à l’époque.
Aidé et soutenu par son coach de jeunesse, il a finalement réussi à quitter son nid si dangereux, et à trouver sur le sol du Wisconsin un quotidien beaucoup plus sécurisé. Malgré ces déboires vécus durant son adolescence, et le spectre ségrégationniste qui planait au-dessus de lui, l’international grec a bel et bien tenu à rendre hommage à ses origines, dans sa classe caractéristique.
Tout n’a pas toujours été si rose qu’actuellement dans la vie de Giannis Antetokounmpo. Loin de là. De quoi rendre son succès actuel encore plus savoureux à ses yeux.