Joueur émérite et attaquant hors pair, Larry Bird doit également sa légende aux folles anecdotes qui entourent sa carrière. L’une d’elles, remontant à la saison 1985-86, raconte par exemple la technique ultra-insolente qui lui permettait… de mettre un terme aux entrainements de Boston.
Encore considéré aujourd’hui comme un membre inamovible du Top 10, voire du Top 5 all-time de la NBA, Larry Bird a laissé une trace indélébile dans l’histoire de la ligue. Cet accomplissement, il le doit en grande partie à ses performances et à son jeu, aussi époustouflants qu’avant-gardistes pour son époque. Devant elles, même un critique des plus redoutables comme Wilt Chamberlain ne pouvait que s’incliner.
Cependant, la légende des Celtics doit aussi sa renommée à sa personnalité hors du commun, qui en faisait l’un des joueurs les plus trash-talkeurs et insolents du circuit. Des histoires illustrant ce trait de caractère sont souvent racontées par ses ex-coéquipiers et adversaires, même au sein de Team USA. C’est justement ce qu’a fait Bill Walton, partenaire de Larry Legend sur la saison 1985-86, lors d’un entretien avec AllBasketballTV. L’ancien pivot y a dévoilé comment son leader parvenait régulièrement à mettre un terme aux séances d’entrainement de l’équipe.
K.C. (Jones, entraineur des C’s de l’époque, ndlr) adorait réunir tout le monde au début de l’entraînement, et dire : « OK, si l’un de vous arrive à mettre un tir du milieu du terrain, on dégage, pas d’entraînement ! » Et donc, à chaque fois que K.C. disait ça, Larry était là : « OK, je m’en charge ! », et il allait sur la ligne médiane, posait quelques dribbles, et faisait filoche ! À chaque fois ! Sauf une fois, et ça l’a rendu fou. Il a demandé s’il pouvait retenter, et K.C. lui a dit non. On a tous essayé, et personne n’a réussi. Donc on a fait l’entrainement.
En lançant ce défi à ses troupes, K.C. Jones connaissait les risques auxquels il s’exposait. En effet, avec un shooteur au talent tel que celui de Larry Bird, les chances de voir un tir inscrit à cette distance étaient grandes. Selon Walton, elles s’évaluaient même quasiment à 100%. Toutefois, le mythique coach pouvait se permettre ce genre de pari, compte tenu du niveau et de l’alchimie affichés par son groupe cette année-là.
Les Celtics ’86, vainqueurs de 67 matchs en saison régulière, se placent ainsi encore aujourd’hui comme l’une des plus grandes équipes de tous les temps. Rater plusieurs entrainements n’avait donc que peu d’impact sur leur rendement, et encore moins sur celui de Larry. Le numéro 33 pouvait donc se permettre quelques sauvageries, comme celle qu’il a pu réaliser au soir de la Saint-Valentin.
Challenger Larry Bird depuis le milieu du terrain, c’était la garantie quasi-systématique de perdre. K.C. Jones en avait bien conscience, et avait donc trouvé le moyen parfait pour écourter ses journées de travail. Génie.