Auteur d’une excellente campagne de playoffs jusqu’ici, Kevin Durant se retrouve désormais bien seul pour mener les Nets. Dans cette configuration, il va donc devoir faire appel à son « LeBron James » intérieur pour extraire son équipe du piège tendu par les Bucks.
D’un Big 3 terrifiant, les Nets ne peuvent soudainement plus s’appuyer que sur… un Big 1. James Harden, toujours sur la touche à cause de son ischio-jambier, a en effet vu Kyrie Irving le rejoindre à l’infirmerie suite au Game 4 face aux Bucks. Kevin Durant s’est dès lors retrouvé bien seul, et s’est montré incapable d’éviter la défaite aux siens (96-107). Pour Steve Nash, Brooklyn n’aurait néanmoins pas dû se tourner vers du « hero-ball ».
Je trouve qu’on a manqué d’inventivité, qu’on a trop cherché Kevin à chaque fois, et qu’on lui a mis un peu trop de pression, ce qui nous a rendus un peu trop prévisibles. Je pense qu’on doit se faire confiance, jouer en équipe, et bien sûr, chercher Kevin autant qu’on le peut, mais le faire raisonnablement sans nous limiter à ça et devenir prévisibles.
Perdus sans leur meneur star, les hommes du coach canadien ont en effet eu du mal à développer du jeu collectif, et ont régulièrement fait appel aux fulgurances de KD. Sans succès. Pourtant, selon Joe Vardon de The Athletic, la solution pourrait bien passer par ce genre de tactiques… à la LeBron James. C’est en tout cas ce que retient l’histoire, et le passif d’Uncle Drew en postseason.
Mais en ce qui concerne l’historique personnel d’Irving avec les blessures et les défaillances contre les équipes de Budenholzer en playoffs, la fois où l’équipe de Kyrie n’a pas souffert à cause de son absence, c’est quand LeBron James s’est transformé en une arme de destruction massive.
C’était il y a longtemps, en 2015 pour être exact, et Irving luttait avec un pied et un genou abimés en débarquant dans des finales de conférence Est entre ses Cavaliers et les Hawks de Budenholzer. Irving s’est retrouvé dans une altercation dans le Game 1, et n’a pas disputé les Games 2 et 3 pour rendre visite au chirurgien James Andrews.
Mais les Cavs ont sweepé les Hawks malgré tout, même si Budenholzer les avait conduits à la première place de la conférence avec 60 victoires en saison régulière, parce que LeBron a fait de chaque possession une histoire d’amour de 22 secondes entre lui et le ballon, le portant jusqu’à ce qu’une ligne s’ouvre pour qu’il puisse scorer ou décaler un coéquipier ouvert.
De retour à Cleveland quelques mois plus tôt, LeBron se trouvait alors en mission pour porter sa franchise jusqu’au titre. Il avait dès lors activé le mode destructeur, et n’avait laissé aucune miette à Budenholzer et Atlanta. Kevin Durant sera-t-il capable de l’imiter ? Vardon rappelle le triste historique du Slim Reaper dans ce type de contextes défavorables.
Durant a déjà été dans cette situation par le passé en playoffs, et ça ne s’était pas bien fini pour lui. L’année après que le Thunder est allé en Finales, en 2013, Harden était parti aux Rockets et Russell Westbrook était blessé. Il a remporté le Game 1 avec le Thunder (face à Memphis) avec 35 points, et en a planté 36 dans la défaite du Game 2, avant que le poids sur ses épaules ne devienne trop important.
Il a shooté à 24/67 sur les trois derniers matchs, tous perdus par son équipe.
Depuis sujet à de nombreuses graves blessures, Durantula devra défier les limites du possible pour répliquer les exploits de LBJ dans ses grandes heures, et éviter à son équipe une élimination dès le second tour.
Kevin Durant saura-t-il répondre à la pression de son « moment LeBron » ? Premier élément de réponse dans la nuit de mardi à mercredi, dans un Game 5 décisif au Barclays Center.