Annoncée comme passionnante dès la fin de son premier match, la série entre Lakers et Suns s’avère on ne peut plus équilibrée à l’aube du Game 3 (1-1). Cependant, une donne imprévisible pourrait déjà avoir ruiné le rapport de force entre les deux équipes.
J’ai entendu un craquement.
Ce genre de paroles, issues de la bouche d’un joueur NBA, n’ont jamais rien de rassurant. Elles le sont encore moins lorsqu’elles proviennent d’un joueur majeur, qui plus est fin connaisseur de son corps après de longues années passées sur les parquets. Ce sont pourtant bien celles qu’a livrées Chris Paul, suite au match 1 entre ses Suns et les Lakers.
Placé au centre de l’attention suite à son mauvais contact avec son coéquipier Cam Johnson, le Point God a voulu se montrer rassurant sur son état de santé en vue du Game 2. Sa prestation, tout comme ses statistiques de 6 points, 5 passes et 3 pertes de balle sur la rencontre, l’ont finalement trahi. Monty Williams n’a d’ailleurs pas cherché à manier la langue de bois en conférence de presse.
C’est assez évident. Il n’est pas en mesure de faire les passes qu’il voudrait. Il a été en délicatesse toute la soirée. Je ne veux pas trop entrer dans les détails tant que je n’en aurai pas parlé avec lui. Mais vous pouviez voir que son bras était… Il ne courrait et ne dribblait même pas comme il le faisait ce matin avec le ballon.
Pilier du jeu de son équipe cette saison, CP3 a traversé le match de ce mardi de façon presque fantomatique. Les rares actions dont il a été l’auteur mettaient quant à elles plus en exergue son inconfort qu’autre chose. Une première séquence au rebond, captée par Anthony Slater de The Athletic, montre bien que le leader de Phoenix jouait avec une sérieuse gêne.
Au lieu de récupérer la gonfle avec sa main droite, comme le voudrait la logique de l’action, Paul opte pour un rebond main gauche, économisant son autre bras. Ce trouble physique s’est pas la suite confirmé de l’autre côté du terrain, où il a manqué à plusieurs reprises de force pour envoyer des passes laser communes pour lui.
Une vision trop douloureuse pour son coach, qui a donc décidé de se passer de ses services durant plus de 14 minutes en seconde mi-temps.
C’était mon choix. Le simple fait de le voir se tenir le bras comme il le faisait, je ne pouvais pas le voir plus longtemps comme ça. Il a essayé de faire de bonnes actions. Il a bataillé. J’ai simplement décidé de le remplacer.
Un choix qui peut se comprendre, mais qui s’est révélé préjudiciable pour la franchise de l’Arizona. Sans le talent de leur meneur dans le clutch, Devin Booker et ses partenaires ont encaissé un 14-23 fatal dans les 6 dernières minutes. Ils espéreront donc voir son état de santé s’améliorer dans les heures qui viennent, sous peine de se présenter fortement handicapés pour la suite de la série.
Parce qu’une équipe des Suns sans un Chris Paul digne de ce nom n’aurait jamais accroché la 2ème place de l’Ouest, l’évolution de sa blessure méritera un maximum d’attention pour la suite de la série. Les Lakers, eux, n’en demandaient pas tant pour revenir dans la partie.