Aussi talentueux que taiseux, Larry Bird n’est pas franchement réputé pour ses compliments. Pourtant, un certain Kobe Bryant trouvait grâce à ses yeux, poussant la légende des Celtics à s’incliner devant le Mamba.
Il existe souvent entre légendes all-time un respect mutuel qui n’a pas besoin d’être exprimé face à face mais qui se sait, tacite. C’était notamment le cas entre deux des plus grands noms de l’histoire de notre sport : Kobe Bryant et Larry Bird. En 2013, c’est le Mamba qui dégainait en premier en brisant le tabou de la rivalité Lakers/Celtics pour encenser Larry Legend :
Je trouve vraiment qu’avec les années qui passent, les gens oublient à quel point Larry Bird était formidable. Il était juste hallucinant. Et j’ai grandi à LA, et je le détestais comme tout le monde ici. Mais mec, ce gars-là était juste de l’argent en coffre.
Quelques années plus tard, Larry Bird renvoyait l’ascenseur, lui qui n’est pourtant pas connu pour sa propension à lancer des fleurs. Au détour d’une interview avec Bill Simmons, l’éternel numéro 33 de Boston mettait l’accent sur une valeur rarissime et chère à ses yeux : la dureté, le courage face à la souffrance. Ses mots sont forts :
Le basket de playoffs est différent, tu n’a pas le temps de te reposer. J’ai joué plus de 2 ans de playoffs en cumulé, et quand ton corps n’a que 2 mois et demi pour se reposer l’été avant de repartir sur une saison, tu penses que tu vas mieux, mais ce n’est pas le cas. Et ça ne cesse jamais de s’accumuler sur une carrière.
Kobe, par exemple, est un des êtres humains les plus costauds que j’ai jamais vus. Je sais ce qu’il a enduré car j’ai vécu la même chose – et encore, il a joué bien plus de minutes que moi dans sa carrière. Il a fini par accepter et se dire : « Oui je vais me faire mal, oui je vais me blesser, je dois juste trouver comment jouer quand même malgré la douleur ». Et ça, c’est la mentalité d’un grand joueur.
En matière de dureté, Bird et Bryant peuvent se disputer la palme. Larry Legend a toujours ignoré la souffrance et les signes d’alerte envoyés par son corps, le payant au prix fort avec une fin de carrière nettement raccourcie, en forme de gâchis.
De son côté, Kobe a maintes fois repoussé la douleur – personne, par exemple, n’a oublié ses deux lancers francs après s’être pourtant rompu le tendon d’Achille. Un pedigree hors du commun pour les deux hommes, dont le côté dur au mal se perd malheureusement dans la NBA actuelle.
Avoir droit à un compliment de Larry Bird est déjà compliqué, mais avoir droit à une tirade passionné de Larry Legend est un véritable exploit. Un exploit que Kobe Bryant méritait totalement.