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L’épisode de The Decision, et la signature de LeBron James à Miami, reste comme l’un des plus grands moments médiatiques de l’histoire NBA. Tout aurait pu toutefois se passer autrement, car Chicago n’était pas loin de remporter la mise. Derrick Rose, présent à l’époque, garde néanmoins un très mauvais souvenir de cette histoire.
Retour dans le temps, en l’an 2010 pour être précis. Auteur d’une énorme saison (29.7 points, 6.4 rebonds et 7.3 passes de moyenne), LeBron James vient de se voir attribuer le titre de MVP pour la deuxième année consécutive et est individuellement sur le toit de la ligue. Collectivement, en revanche, c’est plus compliqué, les Cavs échouant en demi-finales de conférence contre Boston. Agacé de ne pas pouvoir retrouver les Finales, LBJ décide alors, à la surprise générale, de tester la free agency.
En toute logique, ce sont tous les contenders de la NBA qui s’arrachent les services de l’ailier. Parmi les prétendants à une signature, il y avait aussi Chicago, place forte de la ligue à cette époque. Bâti autour d’un Derrick Rose extrêmement prometteur, l’effectif des Bulls était déjà très fort. La franchise chicagoane demande pourtant à son franchise player de séduire le King. Pas à l’aise avec la méthode, comme il l’explique dans son autobiographie, Derrick va s’exécuter, mais sans succès finalement :
J’ai fait le recrutement de LeBron pour Chicago. Mais, c’était un jour après l’entraînement, Bron, Chris Bosh et tous les autres, nous avons appris – tout le monde l’a entendu dans la ligue – qu’ils étaient ensemble sur un de ces banana boats et qu’ils étaient sur le point de faire équipe quelque part.
La suite, on la connaît : LeBron et Bosh signent tous deux à Miami et rejoignent Dwyane Wade, avec qui ils disputeront quatre Finales en autant de saisons, avec deux bagues à la clé. D-Rose va quant à lui recevoir des reproches comme quoi il n’en aurait pas fait assez, alors qu’il faisait déjà le lobbying sous la contrainte. Les dirigeants des Bulls, Gar Forman en tête, ne feront rien pour le soutenir. Quelque chose qui reste encore aujourd’hui en travers de la gorge du MVP 2011 :
Je n’aime pas dire que je suis en train de recruter parce que je respecte mes coéquipiers. Les joueurs devraient-ils avoir à faire ça ? Ça ne me semble pas juste. Quand j’ai vu que l’histoire, c’était comme quoi « Derrick ne veut pas recruter »… J’ai pensé qu’en tant que partenaire, les Bulls auraient dû dire que je l’avais fait. Comme par exemple dire, « on s’en occupe. Ne te fais pas de soucis ». Ils ne l’ont pas fait.
Être réticent à l’idée de draguer la concurrence par loyauté envers son groupe, difficile de trouver plus noble comme attitude. Le leadership du meneur était déjà bien présent à l’époque, d’autant qu’il sera élu meilleur joueur de NBA la saison d’après. Il échouera toutefois aux portes des Finales, contre le Heat de LeBron justement, qui sort victorieux en six matchs. Hasard ou pas, Rose et James vont finir par jouer ensemble en 2017, qui plus est à… Cleveland. Ironie, quand tu nous tiens.
Au final, Chicago va rapidement s’effondrer dans les années 2010, notamment suite à la grave blessure de son meneur de génie. Les Bulls seraient-ils retournés en Finales avec LeBron dans leurs rangs ? Nul ne le saura jamais.
