La carrière de Kobe Bryant aura duré 20 longues années. Au cours de celles-ci, le Mamba a marqué une génération entière d’adolescents, mais aussi des coéquipiers. Julius Randle, All-Star cette saison, s’est livré en détail sur une histoire dingue entre lui et le regretté n°24.
S’ils n’ont été coéquipiers que pendant deux saison (2014-2016), Kobe Bryant et Julius Randle ont su tisser un vrai lien entre eux. L’intérieur de New York, en tout cas, se souvient de tout ce que la légende des Lakers a pu lui enseigner. Dans un papier rédigé pour le Player’s Tribune, Randle raconte notamment une histoire incroyable datant de 2015 :
J’ai grandi à Dallas, donc j’avais encerclé la date du match contre les Mavs sur mon calendrier. J’étais très excité. Comme on était arrivé le mercredi, et que le match était le vendredi, on avait une journée de libre. Du coup, certains des gars étaient sûrs de sortir durant la soirée.
Randle, lui, se réjouissait déjà de passer du temps avec sa famille et sortir faire la fête avec de vieux amis. L’opportunité était rare : passer du temps avec ses proches n’est pas évident pour un joueur NBA, qui est très souvent en déplacement. Et puis, comme le joueur le rappelle lui-même :
Vous devez garder en tête que j’avais 20 ans à l’époque. Vous pouvez imaginer où j’en étais psychologiquement.
Arrivé à l’hôtel, l’ailier-fort se voit tout d’un coup accosté par Kobe. Celui-ci va alors fracasser ses plans et lui indiquer froidement d’aller avec lui s’entraîner à la salle, sans lui laisser le moindre choix. Randle découvre alors ce qu’il appelle « le pouvoir de Kobe », à savoir une capacité à inspirer ses coéquipiers par une éthique de travail sans précédent. Le jeunot est bien conscient de ce que l’arrière au n°24 veut lui faire comprendre :
Quand le Mamba dit que tu vas t’entraîner avec lui, tu poses pas de questions. Tu fais ce qu’on te dit. Il voulait m’enseigner une leçon importante : pour atteindre le prochain pallier dans cette ligue, tu ne peux simplement t’investir à mi-temps. Ça doit être permanent. Un sacrifice sans faire de sacrifices, ça n’existe pas. Si n’importe qui d’autre m’avait dit ça, je l’aurais repoussé. Mais c’est le pouvoir de Kobe. On est allés à la salle.
Des années plus tard, Randle a retenu cette leçon, calquant sa routine de déplacement sur celle de son ex-coéquipier depuis. Le désormais membre des Knicks explique d’ailleurs qu’au cours d’un déplacement à Detroit, en 2020, il s’était fait ouvrir les portes du gymnase d’un petit lycée local, afin de s’entraîner dès la sortie de l’avion. Arrivé sur place, JR va alors vivre un moment à la fois dingue et éprouvant sur le plan sentimental :
J’arrive dans le bâtiment, et le type qui était là pour me faire entrer, je crois que c’est le directeur sportif de cette école, on a commencé à parler un peu. Il m’a dit : « Je suis content de te voir. Les gars ne viennent plus vraiment ici pour s’entraîner. En fait, le dernier gars qui est venu aussi tard pour tirer – mec, ça doit être il y a des années. C’était Kobe ».
Un véritable choc pour Randle, cet échange n’ayant en effet eu lieu qu’un petit mois après le décès de Bryant, suite à un accident d’hélicoptère. Cette anecdote s’apparente également à une boucle bouclée, l’intérieur ayant fini par imiter son mentor au point d’aller s’entraîner dans la même salle que lui, sans le savoir. Il achève alors son histoire sur les phrases suivantes :
C’était juste un de ces moments. Un de ces moments qui restent gravés dans ta mémoire. L’un de ceux qui te font t’arrêter pendant une seconde, et de réaliser avec humilité à quel point tout peut être lié dans la vie.
Une anecdote particulièrement émouvante partagée par Julius Randle, qui a dû lui aussi faire son deuil de la légende NBA. Même s’il n’est aujourd’hui plus de ce monde, Kobe a laissé une marque indélébile sur le basket. Repose en paix, champion.